chill out ⱷ jasper

« New-York. J'avais besoin de changer d'air.» Réponse simple qui en dit long. Tu as vite compris qu'elle ne veut pas s'étaler sur le sujet et tu peux le comprendre car toi non plus tu n'as pas forcément envie d'en raconter de trop sur ta vie. « Ouais, je sais il y a cent fois mieux que Santa Barbara pour changer d'air, mais j'aime bien les trous à rats.» Toi, tu rêves de t'échapper de là, de vivre de nouvelles aventures dans des villes plus grandes, plus belles, où l'air sera plus pur loin de cette famille. Qui sait peut-être même vivre de ta passion, la musique. Toi aussi, tu veux changer d'air, car ici, tu commences à suffoquer, étouffer même si tu ne le montres pas. . Tu t'imagines prendre la route avec ta vieille voiture que ton père t'a donné quand tu étais en âge de commencer la conduite. Le seul cadeau que tu as eu de sa part depuis ton déménagement ici, et ce jour-là, c'est la seule fois où tu as revu ton père. Quand tu y repenses, tu es triste, car même si c'était le plus beau cadeau que l'on puisse te faire, il t'a juste filé les clés de sa caisse, car il n'était même pas venu pour te voir en particulier et il ne savait même pas que c'était un jour spécial. Quand tu y repenses, tu es triste, car même si c'était le plus beau cadeau que l'on puisse te faire, il t'a juste filé les clés de sa caisse, car il n'était même pas venu pour te voir en particulier et il ne savait même pas que c'était un jour spécial. Peut-être, tu n'as que ce que tu mérites, qu'il en a été décidé ainsi et qu'auras toujours une vie de merde. Tu te plains pensant être un gosse malheureux alors qu'il y a tellement de personnes en situation bien plus grave que la tienne. « Si tu te plais ici, c'est l'essentiel après tout.» Tu laisses un sourire apparaître de nouveau sur ton visage. Tu te lèves pour te dégourdir les jambes et tu fais quelques pas avant de revenir vers la belle. « Ça te dit qu'on continue à parler en allant se balader ? Je commence à avoir soif, j'irai bien chercher un truc.  » fumer ça fini par te donner soif, surtout comme tu les as enchaînées, tes pauvres cigarettes. Tu espères qu'elle ne va pas en profiter pour se sauver à la première occasion. Tu lui tends ta main pour voir si elle va l'accepter et te suivre.

« Tu connais Adonis depuis longtemps ?» Un large sourire se dessine sur tes lèvres quand tu entends le prénom de ton ami. Tes mains se glissent dans les poches de ta veste en jean. « Ado, je le connais depuis que je suis arrivé à Santa Barbara. On n'était pas bien grand. Tu ne peux t'empêcher de sourire bêtement en prononçant ces quelques mots. C'est un peu comme un frère pour moi ! » Malheureusement, il est au lycée privé et c'est bien dommage, car du coup, tu le vois beaucoup moins souvent et surtout, tu détestes ce lycée.« Le seul truc qui me fait chier, c'est qu'il est au lycée privé. Je ne peux pas les blairer. Et toi, comment tu l'as rencontré ? » Tu perds ton sourire en pensant à eux. Tu t'es déjà pris la tête avec pas mal d'entre eux. Ca à toujours mal tourné et des coups, tu en as pris plus que tu n'as pu en mettre. Tu regardes droit devant toi, marchant au côté de la belle. « T'es en dernière année aussi non ? » La dernière année, oh oui, encore une fois malheureusement. En même temps, tu ne peux t'en prendre qu'à toi. Tu as fait le con, tu as souvent séché, mal parlé à tes professeurs et nombreux ont été les avertissements. Tu ne comprends même pas comment tu peux encore être dans cet établissement. Peut-être ont ils pitié de toi. En tout cas à la maison ça à souvent gueuler. La dernière chance, tu ne dois pas te louper. Tu fais des efforts même si actuellement tu ne le montres pas en partant comme ça. Tu as Lottie, la douce et intelligente Lottie, qui t'a pris sous son aile. Tu ne l'as remercieras jamais assez. C'est grâce à elle que tes notes sont remontées, que tu peux souffler un peu. Tu fais attention pour ne pas trop te faire remarqué, tu restes discret et puis de toute façon ceux avec qui tu te battais à l'époque, ils sont plus là. Eux, ils ont été diplômés et ils te le mettent bien dans les dents quand ils te croisent dans la rue. Tu passes une main dans tes cheveux et tu réponds simplement un petit oui. Tu n'as pas envie de lui dire que tu es un gros débile qui ne devrait même plus être là. Tu la regardes et tu finis par en dire un peu plus acceptant de te confier un peu à elle. « En fait j'ai redoublé ma dernière année. J'ai fait pas mal de conneries l'année dernière. Je suis un peu sur une chaise éjectable » tu fais la grimace puis regardes de nouveau devant toi ne sachant pas encore où vous allez aller. « Ça te dis d'aller boire un milkshake ?»