you again, remember last time (+pluton)

Le jeune homme n'en peut plus de cette leçon de mathématiques. Déjà que ce n'est pas sont point fort, en plus il n'a pas beaucoup dormi la veille, la faute à une soirée chez un pote. Rentré très tard, Keven ne comptait que cinq heures de sommeil, ce qui expliquait sa petite mine, son air grognon, et le nombre de fois qu'il avait râlé dans la journée. Une main enfouie dans ses cheveux qui se baladaient dans tous les sens, l'autre appuyée contre sa joue pour l'empêcher de tomber. Le basané somnole à moitié, les chiffres et autres équations se croisant devant ses yeux aux paupières lourdes. Il en a marre. Sa montre indique deux minutes. Cent-vingt secondes avant que la sonnerie libératrice ne le sauve. Keven ne sait pas ce qu'il va faire une fois les cours terminés, car une heure le sépare de son cours de judo. Enfin il va pouvoir se défouler, se vider l'esprit, ne penser à rien d'autre qu'à ce sport qu'il pratique depuis si petit.

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Le centre-ville, un lieu plein de touristes en quête de souvenirs ou de photos. Malgré la fatigue envahissant ses membres, la faute à un entraînement intensif, Keven n'accélère pas le pas, comme s'il profitait de la bonne ambiance qui règne dans les rues. Vêtu plutôt sobrement, pour une fois, t'un pantalon noir, d'un t-shirt un peu long sur le bas de la même couleur, son sac au dos, son esprit divague sur ce qu'il va manger une fois arrivé à la maison. Car son ventre n'hésite pas à lui rappeler à force de grognements qu'il faut bien le nourrir de temps en temps. Et si je m'arrêtais pour grignoter un truc en route ? Avec autant de touriste, nombreux sont les restaurants et autres fast-foods fleurissant de tous les côtés, à des prix très bas. Sauf que tout à coup, sur le trottoir bien en face de lui, Keven aperçoit un type qu'il n'aime pas du tout. Pluton. Un lycéen de la Wave Private High School, un vrai con pétant plus haut que son cul. Bon normalement le basané est du genre à ne pas calculer ce genre de gars, sauf qu'avec celui-ci, il s'est embrouillé une fois. Et qu'il a cogné Keven. Qui du coup, l'a envoyé rouler au sol en deux secondes, merci le judo. Et vu la tête et les menaces de Pluton, ce dernier voulait sans aucun doute écraser ce pauvre des quartiers nord. Avec un peu de chance il passera sans me voir. Ou pas. Leurs regards viennent de se croisent. Les étincelles que ça balance.

L’adolescent sortit du lycée privé, sans se presser, contrairement à d’autres lycéens. Sac pendant sur son épaule, mains dans son manteau hors prix, le garçon jeta un coup d’œil autour de lui, pour trouver des visages familiers. Même s’ils connaissaient la plupart de ces visages, lui cherchait ceux qu’ils appréciaient. Et eux se faisaient rares. Pluton pouvait certainement les compter sur ses deux mains. Il n’eut même pas le temps d’attendre devant la grille qu’un groupe de garçons vinrent à sa rencontre. Rapide et efficace. Quelques minutes après, le garçon marchait aux côtés d’autres direction le centre commercial. Il ne savait pas vraiment ce qu’il y ferait, mais le brun savait qu’en rentrant chez-lui, il s’ennuierait. Sa vie ne rythmait à rien, trouvant l’ennui à chaque bout de rue et encore plus lorsqu’il était chez-lui. En entrant chez les Mares, on entrait dans les ténèbres, le silence jouant un grand rôle dans cette histoire. Résidence presque vide lorsque les enfants fuyaient ces quelques murs. La mère était présente, mais occupée avec d’autres inconnus, pensant être discrète et secrète. Le père, lui, voyageait de continents en continents. Chez eux, seul l’argent rimait avec bonheur, puisque l’amour se faisait rare.  

Son regard vaguait de corps en corps, évitant à tout prix le contact visuel. Il jugeait ouvertement chaque personne passant devant lui ou encore même à ses côtés. Les habituées n’auraient pas relevé ce détail, mais d’autres, ces inconnus, avaient tendance à mal le prendre. Chose que Pluton ne comprenait pas, pensant qu’ils en faisaient trop. D’un air presque lassé, après quelques minutes seulement, il décida de tourner la tête vers le trottoir opposé et tomba nez-à-nez avec Keven (qu’il avait tendance à appeler énergumène). Il vu, rapidement, rouge. Il ne pouvait pas se le saquer, il n’a jamais pu. Pluton releva sa tête, d’un air fier, d’un air qui en disait long sur ses prochaines actions. « Je vous rejoins, les gars. », Qu’il dit avant de traverser la rue lorsqu’aucune voitures ne se montraient à l’horizon (ne voulant pas se faire percuter et perdre toute crédibilité). Le regard fixé sur Keven et le sourire provoquant collé sur son minois, il prononça finalement : « Toujours vivant ? Quelle déception. »

Le visage de Pluton n'est que moquerie, ce qui a tendance à tendre Keven dès le début. « Toujours vivant ? Quelle déception » Cette remarque ne peut que faire rire le basané, qui malgré tout s'arrête au milieu de la foule, franchement amusé par les paroles de Pluton. L'américo-jamaïcain a juste envie de lui balancer son poing dans la tronche, mais il se contient, pour le moment en tout cas. Il sait que ce genre de type ça aime provoquer, faire de sortir les autres de leurs gonds et tout, alors il se montre plus malin. Mais pour combien de temps. Esquissant un sourire en coin, Keven n'hésite par contre pas à répondre, un air narquois sur le visage, un ton volontairement provocateur. « Toujours, juste pour me souvenir de ta tête collée au sol. C'était bon de lécher le trottoir ? » Keven ne se souvient même plus de la raison de la dispute, mais au final, alors que leurs fronts se touchaient presque, Pluton avait balancé un coup de poing au basané, qui ceinture noire de judo, l'avait enchaîné au sol plutôt rapidement. Il savait que Pluton lui en voulait à mort pour cette humiliation, lui habitué à être adulé, intouchable, adoré, adulé même. Et là, un black du quartier nord, un lycéen de l'établissement public, oh mon dieu, l'avait envoyé à terre devant tout le monde. Keven pouvait comprendre la rage de Pluton. Mais que pouvait-il y faire. Résister.