if you love someone, let it sleep (+mara)

Putain j'ai mal. Cette pensée inondait l'esprit du jeune homme tandis qu'allongé sur son lit, il regardait le petit doigt de sa main gauche. Tout enflé. Un peu bleu aussi. La faute à une réception foireuse au judo, le doigt en question qui décide de s'écarter un peu au moment de toucher le tapis, et paf, ça a fait du chocapic. Bon et à part ça, Keven est complètement ko, lessivé. Mais il aime cette sensation de vide après une séance d'entraînement intense, l'impression que son corps n'a plus aucune énergie. Mais Keven c'est aussi le type qui semble ne jamais réussir à être complètement hs, il a toujours de quoi gigoter, au fond. Il entend ses parents, ou plutôt la télévision devant laquelle ils ne se parlent pas. C'est toujours mieux que de se disputer, pense le fils unique. Sauf que lui n'a pas envie de rester toute la soirée à glander entre son ordinateur, sa petite télévision ou son téléphone portable. Mais c'est jeudi soir, et demain, mine de rien, il y a cours. La soirée ne fait que commencer, aussi attrape-t-il son téléphone et pianote un petit texte à Mara.

Motivée à venir chez moi, j'ai un pack de bières au frais qui t'attend. Au pire tu peux rester dormir et on va en cours ensemble demain ?

Entre-temps il reste à traîner un peu sur son téléphone, sur snapchat, facebook, instagram et ce genre de conneries. Parce que ouais, là, Keven, il n'a envie de rien faire. Juste de glander à fond. Mais dans un recoin de son esprit, il y a le pack de bières posé sur le rebord extérieur de sa fenêtre, au frais, et l'éventuelle présence de sa meilleure amie. C'est ce moment que choisit la mère de Keven pour débarquer, lui demandant si tout va bien. « Ouais ça va. Il y a Mara qui va passer un coup après. » Sa mère hausse un sourcil, intriguée. Bah quoi, c'est pas la première fois qu'elle vient la semaine, et alors ? L'expression du jeune homme fait presque fuir sa mère, qui un sourire sur le visage, se demande si son fils finira par un jour en faire sa petite amie officielle. Car si Keven prétend que ce n'est pas ce qu'elle croit, que Mara est sa meilleure amie, elle n'est pas dupe, Madame Williams. Encore, elle veut bien croire qu'ils sont assez matures, quoique, pour ne rien faire lorsqu'ils dorment dans le même lit. Mais que dire lorsqu'elle entend parfois des gémissements étouffés, ou encore le lit qui cogne contre le mur ? Souvent c'est quand ils sortent, le week-end. Tant qu'il ne fait pas de conneries, les parents de Keven sont prêts à fermer les yeux, parfois. Quoiqu'il en soit, en bas de jogging un peu moulant, en t-shirt ample, Keven est en mode totale décontraction lorsqu'il finit par s'assoupir. Pour être tiré de son réveil par sa meilleure amie. La folle.

La poupée rousse est toute seule chez elle, la maison est plongée dans le silence, pas un bruit seulement la respiration de la jeune femme. Elle respire alors qu'elle aimerait que les choses s'arrêtent, elle est prête à partir pour rejoindre sa mère. Y'a des jours c'est dur comme ce soir, elle arrive plus à tenir, les larmes coulent sur son doux visages de porcelaine. elle pleure car elle en veut au monde entier. Ce soir elle n'aime plus personne, les gens lui donnent envie de vomir. Dans le noir de sa chambre son portable doucement s'allume suivent d'un petit bip. Sa main tremblant l'attrape et c'est lui, son meilleur ami, le seul qui connait la vérité sur son père, qui a entendu cette histoire sans rigolé ou sans partir en courant. Non il a juste écouté la jeune femme parler et encore parler. Chose qu'elle ne fait jamais normalement, préférant le silence à la parole. Doucement ses douces mains viennent essuyer ses larmes pour pouvoir répondre sans écrire n'importe quoi, sachant déjà qu'elle va déjà en écrire, c'est comme cela avec son meilleur ami, des conneries sur conneries

Pour toi je suis motivée babes. J’arrive  des que je suis dans une tenue comment dire ….. Qui me permet de sortir dehors

Mara rigola en écrivant le texto à son meilleur ami, elle rigola franchement alors que deux secondes avant elle se vidait de toutes ses larmes. Oui elle était comme ca la gamine rousse. Alors rapidement elle se leva de son lit pour enfiler un jogging et un débardeur. Elle n'allait pas sortir la robe ou les talons, elle n'était pas comme ça la gamine, elle aimait être confortable. La maison était vide comme son coeur et son âme, attrapant son manteau elle claqua la porte de celle-ci, le vent venait fouetter son visage, heureusement il n'habitait pas loin. Musique dans les oreilles, elle était dans son monde, dans sa bulle sans personne autour pour l'éclater. La mélodie guidait ses pas, cigarette à la bouche et bonnet sur la tête, la gamine pouvait faire peur. Son mégot se retrouva dans une poubelle, car oui elle était quand même école la môme. Un truc que sa mère lui a laissé. Doucement elle frappe chez les Williams, la mère de celui-ci lui ouvre. Sourire aux lèvres, mon dieu que cette femme était belle. Elle la serra doucement dans ses bras frêles et l'embrassa sur les joues. La mère de Keven adorait la regarder avec un drôle d'air. La jalousie faisait son apparition, elle aurait voulu avoir sa mère pour lui faire ce genre de regard "Je peux voir Keven?". La mère hocha la tête. Doucement sans faire de bruit elle approcha de la chambre, l'ouvrant avec autant de délicatesse que possible. Une fois celle-ci ouverte, elle sauta littéralement sur son meilleur ami "LA PLUS BELLE EST ENFIN LA".Elle l'embrassa sur les deux joues, tout en lui faisant des chatouilles "Tu aurais quand même pu mettre autre chose pour accueillir la queen" . Elle le regardait dans les yeux, mon dieu qu'elle l'aimait ce gamin “Bon tu t'ennuyais de moi ?”. Un sourire franc se dessina sur le visage de la rousse qui retira sa veste et son bonnet, tout en restant sur lui pour bien l'empêcher de bouger et elle remarqua son doigt “C'est quoi ca?” tout en lui disant cette phrase , elle montra avec sa main le doigt bleu

Avec Mara, la délicatesse, c'est quelque chose qui n'existe pas. Pour preuve, elle saute sur le lit, à moitié sur Keven, en hurlant comme une folle. « LA PLUS BELLE EST ENFIN LÀ ! » Sauf qu'au lieu d'énerver le basané, ça le fait complètement éclater de rire, direct au réveil. Bon aussi, les chatouilles y sont pour quelque chose, la belle sait que Keven y est très sensible. Réussissant finalement à se libérer des doigts ravageurs de la demoiselle, il se pousse sur le côté, observant Mara en haussant un sourcil lorsqu'elle critique sa tenue pour accueillir une reine comme elle. Sans pression la meuf ! Mais entre eux c'est comme ça, une franchise à toute épreuve, même pour les pires trucs. « Bon tu t'ennuyais de moi ? » Le basané laisse échapper un soupir, feinte d'agacement, tandis qu'il tente en vain de se redresser, son amie toujours sur lui. Une main dans les cheveux comme pour se réveiller, il cligne des yeux. Normalement Keven est plutôt du genre grognon quand il se lève, mais avec Mara, c'est quasiment impossible. Comme si cette fille avait le pouvoir de lui injecter de la bonne humeur. « Je suis trop accro à toi. » Il en rigole, mais au fond, c'est vrai. Il n'y a pas d'amour, enfin pas de celui qui lie les couples, entre eux, mais une compréhension, une amitié, plus forte que tout. Mara, c'est un peu son équilibre. Et alors qu'elle enlève sa veste et son bonnet, le basané remarque comment elle est habillée. Un visage faussement choqué, il l'accuse. « Genre, t'es habillée la même chose. » Avec elle, ils se fichent pas mal des apparences, ils savent tout l'un de l'autre, et le stade de l'habillement a été dépassé depuis ... Keven ne sait même plus. Bien vite la jeune femme remarque le doigt bleu de son pote, qui explique, faisant le fier. « Je suis mal tombé au judo, mais en l'attachant à l'annulaire ça devrait passer facile. » Il est pas du genre à tout arrêter pour un doigt bleu, surtout pour du judo ! Et au final, Keven n'est pas non plus de ceux qui se plaignent de ce genre de petit accident qui arrive régulièrement dans des sports de combat. « Allez dégage. » Appuyant sur ses coudes, il réussit à la virer de sur lui, et tout en riant il se lève, direction la fenêtre. Hop, une bière pour chacun : il ouvre la canette et la tend à Mara, sourire aux lèvres. « C'est allé ton après-midi, après les cours ? »