doing it all for us ((ace))

— teen attitude, teen problems.

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chaos is my middle name
want a bruise, i got hundreds
drowned in screams and blood
ain't nobody gonna save me now

fish. petit ace. le nez dans les couvertures. les draps qui grattent, mais qui sont devenu protectrices en quelques minutes. sous la panique, on se dirige vers le premier endroit qui nous réconforte. un cocon qui dans nos rêves se transforment en château fort. une forteresse contre les méchants, dragons et autres démons. ace aimerait être courageux, s’imaginer avec une épée et une cape. un chevalier des temps modernes pour sauver toutes âmes qui seraient dans le besoin. mais non. la peur l’a envahit. petit corps qui tremble. la chair de poule pour les bras, il voudrait fermer les yeux et disparaître. être transporté dans un pays où il serait heureux. où il aurait une belle maison et pleins de jouets comme tous ses amis. se réveiller avec une odeur de pancakes délicieusement sucrés et dans la douceur d’une couverture de qualité.à croire que ce n’est pas son destin. lui vit parmi les tâches et les bestioles. à écouter les hurlements qui font presque vibrer les murs trop fins pour retenir tout bruit et chaleur. ses mains serrent forts contre ses oreilles, étouffer le grondement incessant. fracas et grondement. puis plus rien. le vide. en un instant, ace croit qu’il s’est endormi, qu’il est arrivé dans un rêve où tout est silencieux. une lueur éclaire la pièce, et un ange s’approche de lui. non. pas un ange, sa mère. il n’est pas endormi, le sommeil s’est moqué de lui. la lueur du couloir tombe sur son visage. mama ? les joues humides, signe que des larmes se sont frayés un chemin il y a peu. puis en dessous, une aura rouge. étrangement dans la forme d’une main, les doigts définis avec une précision qui fait peur. elle met un doigt devant sa bouche, façon muette de lui demander le silence. d’un geste bref, elle se penche sur lui, marraine la bonne fée. et lui dépose un baiser sur le front. une douceur au pays des martyres.

call. l’ambiance est lourde. l’oxygène se fait rare, la respiration trop rapide. un partage de souffle, le bruit des épidermes qui se touchent. des doigts qui traînent, qui glissent là où ça surpasse le décent. des gémissements s’en suit. encore. toujours plus loin. la bouche de ace est occupé. tantôt par la bouche de l’autre avant qu’elle ne dérive dans son cou. même dans la luxure il fait monter le sang à la surface, couvrant la zone lisse de bleus passionnés. ce ne sont pas les seuls que ace éprouve du plaisir à déposer sur les autres, mais la rage est absente. l’unique instant où l’envie d’un autre corps est plus fort que la haine. franchement, ace se souvient même plus du nom de la meuf. mais il s’en fou. il est trop pris dans l’échange. il mord, serre et griffe. avec lui pas de douceur ni tendresse. pour cela allez voir ailleurs. parce qu’il aime arriver au point où respirer fait presque mal, où les muscles s’engourdissent et on se livre à l’autre sans retenu. puis d’un coup, l’atmosphère change. un cris résonne, et pas celui d’extase. non. un cri de rage, qui pu l’alcool à des kilomètres. tout s’enchaîne très vite. le daron rentre dans la chambre, d’une frénésie que personne ne peut arrêter. surtout pas ace. des secondes qui s’envolent. où on ne voit que la situation une fois qu’elle est passée. ace, debout. le nez cassé et le sang qui goutte par terre. le père encore une fois qui fuit une fois qu’il a fait son devoir. la meuf terrifié, à peine couverte par un vieux drap troué. d’une bonté que ace ne saurait identifié, elle vient vers lui. chuchote presque et lui demande s’il va bien. s’il a de la glace, quelque chose. ace sert les poings. la pitié très peu pour lui. la rancœur revient à plein régime. casse toi. la voix glaciale. à peine inaudible, mais qui transperce. qui ne laisse aucune place pour une question. il a juste envie de hurler.

raise. la clope entre les lèvres, le filtre et les poumons qui s’encrassent. deviennent noirs. une torture que son corps a apprivoisé depuis des années maintenant. parce que c’est un bon moyen de se détruire aussi. légale qui plus est. il fume, tire sur sa cigarette, les enchaîne sans s’arrêter. ace ne sait pas trop pourquoi il fume. paraît il que ça détend. ou alors c’est pour la frime. inconsciemment c’est peut être pour espérer mourir plus vite. qu’il puisse dire oh tant pis, j’en ai profité. c’est peut être pour cela aussi qu’il se retrouve dans une situation comme celle là. une qu’il connaît bien. à cracher sa haine devant un mec qu’il connaît à peine. voir le regard de l’autre devenir noir de colère. ace lui, il exulte. à croire qu’il sait tirer le plus sombre des autres. sait toucher là où ça fait mal, les pousser jusqu’à la limite. jusqu’au moment où l’élastique claque. il connaît tous les signes. les pupilles qui s’élargissent. la respiration haletante, les dents qui grincent. les doigts qui démangent, de s’éclater sur la gueule de celui qui arrive à nous irriter. il reste une petite chose. un petit pas. la dernière goutte qui fera déborder le vase. qu’on se noie dans le rouge. va s’y, viens, frappe. un sourire narquois, suffisant. celui qu’il déteste voir sur les autres d’ordinaire. à croire qu’il apprend bien. il jette sa clope, non loin du mec devant lui, pour en rajouter une couche. et là, la fête commence. ace l’a tenté. les phalanges qui rencontrent sa mâchoire. il sourit, du sang entre les dents. goût ferraille dans la bouche. ses papilles reconnaissent la saveur. le mec croit avoir le dessus, pensant que ça calmera ace. mais c’est mal le connaître. ce n’est que le début. game on.

check. on se tient debout, comme un grand. la tête haute, l’air de rien, sur de lui. il a sorti sa dégaine la plus fier. on fait le bonhomme, encore et toujours. et on ferme sa gueule. c’est ce que lui a dit son père. une mise en garde, un avertissement. comme il en a lancé des centaines. des paroles qui faisaient peur étant gamin, qui faisaient monter les larmes. des années après, ils ont perdu de leur ferveur, de leur impact. à la place de la peur c’est maintenant de l’insolence qui est visible sur son visage. cet air de mépris silencieux, une grimace blasé et il ne manquerait plus que les yeux aux ciels pour faire le combo parfait du cliché de l’adolescent je-m’en-foutiste. pourtant dans la place, son allure est mal venue. des dizaines de regards de mépris, d’incompréhension et de désespoir. alors que lui se tient droit, devant lui est assis un juge. qui essaye de faire l’homme bien, celui qui apporte la justice honnête. mais ace voit clair dans son jeu, la bonté de façade. mélangé à un certain goût sadique de voir les gens malheureux et en galère devant lui. le petit air satisfait mais un peu dégoûté de donner une peine aussi légère à un petit con comme lui. parce que oui. c’était la fois de trop. la bagarre de trop, avec un mec qui tient pas ses couilles et qui préfère aller voir la police plutôt que de chialer dans un coin.  un avertissement. un conseil, paraît il. c’est comme ça qu’ils appellent ça. cela relève plus d’un devoir. la solution paraît il. allez dans un lycée privé. pour le « remettre dans le droit chemin ». il pourrait presque en rire. j’ai pas vraiment le choix de toute façon hein. grande gueule. il peut presque entendre son père souffler comme un bœuf derrière lui. ses mots lui vaudra sûrement un hématome de plus. pathétique. le juge, son père. les putains de gosses de riches qu’il va devoir supporter. un enfer de plus.

sharks. la boule au ventre. ace devrait pas être là, il devrait pas faire ça. tout ça c’est des conneries. il a envie de hurler à la mort. de cramer tous ces cons qui le regardent et l’observent. ils veulent quoi, une photo ? avec leur gueule de débiles. les gens passent et lui jettent un œil curieux, tous des fouines. il aurait aimé dire que c’est les gossips qui tient les riches en haleine, mais c’est pareil dans tous les lycées. on regarde les autres avec indiscrétion. parce que personne n’arrive à se mêler de sa propre vie. non, on préfère celle des autres, pour mieux les critiquer et leur cracher dessus dans leur dos. c’est comme ça que ça marche, ace le sait, il a fait la même pendant des années. ça vient avec la vie d’adolescent apparemment. un rite de passage. mais là il s’est fait avoir. prit pour un idiot. il aurait du y penser avant. parce que c’était évident. vaut mieux accuser le mec pauvre. celui qui n’a rien à perdre. celui qui a des antécédent avec la police. c’est tellement plus facile. la gorge nouée. les phalanges agrippées à la porte de son casier. la ferraille pourrait se tordre s’il avait une force surhumaine tellement la colère coule dans ses veines. son autre main elle, est dans le plâtre, comme tout son avant bras. petite récompense de son père pour s’être fait renvoyé. derniers instants et ace n’a pas le désir de se casser moins vite. il prend ses dernières affaires, d’un casier bien vide. rempli de trucs inutiles. le casier créé un vacarme alors qu’il s’éloigne. là, au bout du couloir, bien trop loin pour être à sa portée. hero. prénom bien ironique pour un connard de premier lieu. la raison de sa douleur. t’es mort. parole mimée silencieusement, mais il sait que le message est passé. il espère bien que ces mots vont être gravés dans son esprit. une promesse qu’il fait à lui même, il va lui pourrir la vie. jusqu’au bout.