made no apologies. (pluton)

le crâne qui va exploser, moue énervée, bellone, elle remonte l'allée d'un pas décidé. les voitures aux millions de dollars sont pas là, les géniteurs préférant se tuer à la tâche. excuse imaginaire, faut bien se trouver une raison. la porte qu'elle ouvre avec violence, silence absolu, mareš, qui a l'impression d'étouffer, enfermée dans un linceul. ça ne manque pas de place, ah ça non, les grandes pièces où personne ne va jamais, le froid qui règne en permanence. y'a quelqu'un ? qu'elle dit, aucune réponse. bellone qui aperçoit les affaires de son frère un peu partout, énième soupire. pluton ? aucune réponse, silence pesant rompu par la voix de la gamine. j'te parle, tu pourrais répondre au moins. qu'elle hurle cette fois, exaspérée. le tout qui s'envenime, la boîte crânienne qui s'empoisonne, c'est pas l'moment. idée furieuse qui lui traverse la tête, ramassant rapidement les affaires du roi mareš, comme elle aime dire, elle monte les escaliers quatre à quatre. mauvais quart d'heure. la porte qu'elle ouvre sans toquer, bellone, elle lui balance ses affaires brutalement. ça t'arrive de te préoccuper des autres ou c'est un concept que tu connais pas ? cobra qui attaque, rapidement, sans pitié, première pique, première morsure. le charme tchèque, les vases qui vont probablement voler, pluton qui ne se laissera pas faire. elle le sait bellone, mais cette fois, ce n'est pas elle qui va perdre, elle va l'faire tomber, le roi. et puis, pourquoi tu répondais pas ? ah non, t'étais trop occupé à poster des photos je-ne-sais-où pour les followers russes que t'as acheté sur internet, j'imagine.  seconde pique, bellone, au fond, elle s'attend au pire, les disputes ne sont pas fréquente, mais celle-ci ne sera probablement pas comme les autres, presque écrit dans les étoiles, elle le sent. agressivité qui remonte, elle se métamorphose. le diable habite à santa barbara, et il se cache sous les traits de bellone mareš.

un royaume vide, désert, abandonné. demeure des mareš toujours aussi morbide que d’habitude. il pourrait crier et sa voix résonnerait, tapant sur ses murs sans histoires. il n’aime pas sa maison, le garçon, il l’aime pas du tout. pourtant, c’est ici qu’il passe la plupart de ses journées, c’est là qu’il vit depuis quelques années. mais à choisir, il retournerait presque à prague. là, il avait une histoire : ici, il trône, mais sans public. le public est dehors et les deux personnes ayant la responsabilité de l’aimer daigne montrer leur présence ou donne signe de vie. il ne dirait pas qu’il les déteste, non, ils le répugnent juste. pluton, il sait que personne n’est encore là. un habitué puisque chaque jour, c’est le même scénario. en rentrant des cours, y’a jamais personne. la cadette, elle s’aventure sûrement dans la vie alors que sa jumelle, elle, elle disparaît sans rien dire. lui, il se réfugie dans cette solitude qu’il est sûr de trouver chez-lui. il n’est pas triste et encore moins désolé. pour lui, ce train-train quotidien est normal, rien ne cloche. il se rendrait à peine compte que tout est dysfonctionnel dans cette foutue baraque. il entend gueuler et reconnaît rapidement la voix de sa jumelle, il soupire en retirant ses écouteurs de ses oreilles mais ne daigne pas répondre : il sait qu’elle approche en furie. son sac se retrouve rapidement sur lui et ses sourcils se froncent, se disant réellement que sa sœur devrait se faire interner. mais putain. il parle, se plaint, lui lance un regard noir. il n’a rien demandé, lui. rien du tout. et pourtant, les ennuis viennent à lui – comme d’habitude. et arrêter de me casser le cul, tu l’connais, ce concept ? qu’il répond en balançant son sac à dos au sol, pour montrer que sa petite attaque ne le dérange en rien (mais son regard et son ton disent le contraire). le brun se redresse, ne se laissera pas mordre de la sorte. son venin ne lui est pas mortel, il a le même. vipères tchèques, échange de venin qui pique comme les épines d’une rose fanée. c’est ce qu’ils sont, fanées jusqu’à la moelle. y’a pas de sentiments derrière ces iris brunâtres. juste un vide incomblable. tu veux bien arrêter de jacasser ? je commence déjà à avoir mal à la tête. il lui sourit d’un air hautin, un air qu’elle ne supporte pas. et voyons, on sait tous que tes j’aime ne viennent que de te petite bande d’amies et de vieux pervers. t’as pas de quoi être fière non plus. pluton se lève pour s’approcher de sa sœur (mais c’est la porte qu’il veut atteindre). sois gentille et retourne jouer aux poupées avec les barbies qui te servent d’amies.

la gamine, elle change sous le soleil californien. des nouveaux mots qu'elle utilise avec profit, des nouvelles personnes dont elle se sert avec ennui. le règne des mareš qui vient de commencer, loin d'être à son apogée pourtant. ils gouvernent tant bien que mal pluton et bellone, essayant de se partager la couronne. c'est évident, destin funèbre, ça ne restera pas comme ça longtemps, fratricide envisagé. la maison est vide, toujours. pas un jour où les géniteurs sont là. quelle idée d'avoir fait trois gosses si c'est pour les abandonner. raisons qu'ils inventent, excuses bidons, tout y passe pour combler le vide. fossé, canyon même, les bonjour cordiaux sont les seules choses qu'ils partagent. bellone, elle aimerait bien tenir à sa famille. mais c'est pas le cas. elle les déteste d'un côté, y'a seulement pluton qu'elle peut supporter réellement. probablement parce qu'ils partagent le même sang, sont nés le même jour, ont les mêmes moues dédaigneuses. jumeaux qu'on place sur un trône, rapidement, sans explications. le pouvoir qui monte à la tête, la couronne du simple royaume qui devient trop petit. c'est l'empire qu'ils convoitent, chacun de leur côté, se taisant, probablement jusqu'au coup d'état. l'un se morfondra, l'autre règnera. elle le sait bellone. ce n'est pas elle qui va perdre, oh non. promesse qu'elle s'est faite, qu'elle ne compte pas abandonner. ce n'est que du sang, y'en a partout du sang. c'est rien. psychose, le cœur qui ne bat que pour se venger, le reste n'importe pas. le reste n'est que néant, damnation éternelle. princesse qui monte les escaliers quatre à quatre, balance des affaires sur son frère. et arrêter de me casser le cul, tu l’connais, ce concept ? rire hypocrite qui s'en suit, moue blasée. j'suis déçue pluton, ta répartie est rouillée, je m'attendais à mieux d'ta part. sourire carnassier, elle jubile. la tête qui va exploser, mais la douleur n'est rien comparé à l'agacement qu'elle ressent actuellement. tu veux bien arrêter de jacasser ? je commence déjà à avoir mal à la tête. bellone lève les yeux au ciel, énième fois. t'es pas en sucre que j'sache. réplique favorite de la matriarche, le sucre étant sa drogue dont elle ne se séparait jamais. heureusement que ses enfants n'étaient pas en sucre, à coup sûr, elle les auraient dévoré. et voyons, on sait tous que tes j’aime ne viennent que de te petite bande d’amies et de vieux pervers. t’as pas de quoi être fière non plus. air hautain qu'il prend, elle déteste ça la gamine. elle garde la tête haute, ne trouvant rien à redire. joue pas à ça, tu vas perdre. menaces, elle est capable de tout. il le sait. il se lève et s'approche d'elle. sois gentille et retourne jouer aux poupées avec les barbies qui te servent d’amies. sois gentil aussi alors et arrête de prendre tes amis pour des faire-valoir. j'veux pas réparer les pots cassés. elle le défie du regard, atmosphère électrique. charme à la tchèque tout simplement.