( tongue tied )

nom complet - juliet mary evangeline deverill. parce que maman aimait le romantisme classique de l'oeuvre de shakespeare, et que papa préférait la traditionnelle passation de prénom des aïeules. nouvelle branche de l'arbre familial gravée dans l'ébène noble, héritière de la splendide lignée des derevills. les deverills, justement. cette belle et distinguée famille de fiers vignerons, une vieille fortune de la ville. leurs sourires sont étincelants, leurs yeux clairs comme l'océan, et leurs services de fond de court agressifs. apparence à la perfection élaborée, douceur mielleuse mesurée. surnoms - juliet, elle n'a jamais été du genre à avoir un surnom. elle est trop respectée, trop assurée pour ça. alors ça a toujours été juliet et rien d'autre. parfois quand les filles ont une histoire trop palpitante pour écrire son nom dans son entièreté, elles écrivent simplement j (prononcé jay). puis il y a ceux qui veulent donner l'illusion de la connaître, de faire partie des privilégiés, qui se donnent le droit d'utiliser julie. mais la seule périphrase qu'elle affectionne vraiment, la seule appellation qui compte vraiment, c'est jules. il lui suffit seulement d'entendre ce nom un brin masculin, prononcées par ces lèvres qu'elle aime tant, robin's lips, pour qu'un sourire se dessine sur son visage angélique. lieu de naissance et âge - dix-sept printemps dorés, jeunesse éveillée, l'avenir rayonnant de possibilités ; à la porte de la majorité, d'une destiné toute tracée. rêver grand et vivre fort. mais baudelaire disait "on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans". il est vrai qu'elle s'éloigne parfois du chemin qu'on lui a présenté. pourtant, elle n'oublie pas l'objectif, la finalité : le grand départ. la ivy league. new york, ou peut-être philadelphie. et même si elle n'a jamais quitté la californie, qu'elle a grandit dans les vignes à chardonnay, et qu'on lui dessine un futur figé ; elle sait qu'il est encore temps, parce qu'après tout, elle n'a bien que dix-sept ans. nationalité et origines - descendante aliénée des colons hollandais, héritières des fondateurs de la convention baptiste du sud, fille de la vieille amérique pionnière, joyau de la nation du capitalisme écrasant ; juliet est d'abord et surtout américaine d'âme et d'esprit. à nevada city depuis - toujours. de ses premiers pas au milieu des feuilles de vignes, à sa dernière année au lycée de golden oak private. le sentiment d'appartenance, d'être à la maison. pourtant partir, elle ne rêve que de ça, s'envoler pour de plus beau, pour du plus grand. nevada city est un passé qu'elle a chéri, un présent dont elle ne peut que profiter, et un avenir auquel elle tente d'échapper. classe à la rentrée 2019 - twelfth grade, senior year, la dernière année à golden oak private, avant l'université. les ''derniers'' tout ; dernières compétitions de cheerleading, dernier bal d'homecoming, dernière représentation de la comédie musicale. la fin d'une ère. et ce saut dans le vide, le grand départ, elle ne s'imaginais pas y penser autant. pourtant ses pensées ne cessent de s'éparpiller entre sa robe pour le bal de promo, la citation au dessus de sa photo dans le yearbook de fin d'année, et les trop proches adieux. parce qu'après tout, ces quatre années à gop, elle les aimé plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer. avec robin, avec les filles, avec tous les autres senior. alors elle profite du peu de temps qui lui reste, travaille dur pour voir grand, rêvasse en se remémorant les bons moments passés qu'elle ne pourra jamais récupérer. c'est un sentiment étrange, la fatalité. situation familiale - fille cadette d'un couple aux allures de perfection. un amour sans faille vieux de presque trois décennies, modèle adulé et admiré qu'elle tente avec des efforts admirables d'imiter. papa a hérité des vignobles familiaux, foulé les terres ancestrales des premiers deverill. maman a suivi docilement, d'abord comme épouse avenante, puis comme mère au foyer dévouée à l'éducation de ses enfants et aux cours de tennis du country club. juliet, c'est aussi la sœur d'un frère dissident, décevant, qui n'a su satisfaire les attentes familiales. pourtant, ces attentes parentales n'ont pas été réorientés dans sa direction, à près tout ce n'est qu'une femme. alors elle reste là, au milieu d'un frère déshérité et de parents aux espoirs déchus, à réparer les pots cassés avec un sourire bienveillant. situation financière - les deverills sont une vieille fortune. colossale, difficilement mesurable. propriétés immenses, vignobles luxuriants et voitures au prix exorbitant, ce serait mentir que de minimiser leur richesse. elle vit dans une bulle dorée, juliet.
à toujours s'acheter ce qu'elle veut, à ne jamais avoir à demander. c'est un privilège dont elle apprécie le confort. pourtant, elle ne se vante pas. parce qu'après tout, ça ne reste que du papier, elle ne tient pas vraiment à ce genre de choses matérielles. ce n'est pas comme ça qu'elle rêve sa vie. statut civil - robin, comme une évidence. elle n'appartient qu'à lui. ça dure depuis toujours. une histoire écrite pour eux, une histoire pas vraiment compliquée, parce qu'au fond, déjà gamins, ils ont mordu à l’hameçon. le père de robin est l'avocat du domaine everett, et même si la famille avery est peut-être plus prestigieuse, plus dynastique que celle de juliet, ces enfants du sexe opposé, du même âge, ont quasiment été conçus pour terminer ensemble. mais contrairement à beaucoup d'autres choses, d'autres règles dans leur vie, cette romance pré-écrite ne les dérange pas vraiment. depuis gamins, ils s'appuient l'un sur l'autre, se soutiennent, se livrent, se comprennent. parce qu'ils savent ce que c'est que de vivre avec des parents plus obnubilés par leurs noms que par leurs propres enfants. parce qu'ils n'ont jamais rien connu d'autre que le nous face au reste du monde. parce que les sentiments sont nés, au fil de l'enfance partagée, et ils sont toujours restés. tout simplement. il y a une douceur à cette union, une innocence pure. un amour simple, d'apparence, plus complexe dans l'intimité. ils ont appris à dépendre l'un de l'autre, d'une certaine manière, presque vitalement, et s'ils sont absolument différents, ils ne vont pas l'un sans l'autre. ils vivent au présent et voient les choses à leur façon, se construisent collectivement à chaque instant. pourtant parfois, elle les sent ces petites fissures qui traversent son myocarde, elles qui cicatrisent, partiellement, périodiquement, jusqu'à la prochaine chute. orientation sexuelle - ce sont les hommes qu'elle affectionne, mais robin qu'elle aime comme on aime son seul et unique. elle ne lorgne jamais sur d'autres, son cœur n'est fidèle qu'à son tendre promis. il est l'élu de ses prunelles et son attention lui est exclusive. avatar - elle fanning. groupe - golden.

à savoir: 1st flyer des cheerleaders de gop. membre du conseil la vie lycéenne, du club d'abstinence, et du club d'écologie. future prom queen. favorite de la reine des abeilles. soft bitch. privilégiée à l'excès. en couple depuis presque toujours avec son roméo.
elle est solaire, juliet, a toujours un mot doux pour chacun, sait se faire apprécier du monde entier, en haut de la chaîne alimentaire du lycée, et peut-être bien qu'elle cherche un peu son approbation, à ce monde carnassier. elle est pure, elle est envoûtante. et si l'avenir qu'on lui a tracé, c'est de devenir une femme de, plutôt que sa propre personne, elle n'en est pas moins intelligente. et peut-être bien qu'elle se serait vue avec un grand métier, à faire quelque chose qui compte, à changer la donne pour le reste du monde. parce qu'il est irréel de n'être qu'un rayon de lumière, parfois, c'est aussi une comédienne. des sourires qu'elle s'invente aux émotions factices qui transpercent ses pupilles. de peur de surprendre, peur de décevoir. un simulâcre de douceur peint à même ses traits fatigués, un ton mielleux accentué. elle aime la délicatesse des choses, considérer le monde du côté de la simplicité. la douceur de vivre entrelacée avec l'ambition d'être plus qu'une simple silhouette au fond de la photo.