karma's on its way (nick)

Une semaine. Ca va faire une semaine depuis l’épisode du placard. Et elle a toujours autant la rage. C’est pas faute d’avoir essayé de se changer les idées, plus d’une fois. Mais non, il est toujours là, dans son cerveau, comme un putain de parasite dont elle n’arrive pas à se débarrasser. Putain de Jules Lancaster. Ca la met en rage rien que d’y penser. Dire que tout ça avait commencé comme un jeu pour faire bisquer la vieille. Et jusque-là, ça allait plutôt bien. Il était du genre doué pour appuyer là où ça fait mal, la provoquer tout en jouant le gentil petit copain innocent. Ils auraient pu continuer longtemps comme ça, la rendre chèvre, ça aurait pu être jubilatoire de torturer la vieille encore un peu plus longtemps. Mais non. Il avait fallu que monsieur ait des remords, qu’il se mette à utiliser son cerveau, qu’il laisse parler sa conscience en pensant à sa petite précieuse. Et elle ne supporte pas qu’on lui dise non, Arty. Il ne voulait plus la voir ? Très bien. Elle ne le verrait plus. Lui, en tout cas. Elle n’interagirait plus avec lui. Par contre, rien ne l’empêchait de s’inviter un peu partout dans sa vie. De le torturer, de loin. Parce qu’il peut dire ce qu’elle veut, elle sait qu’elle a encore de l’emprise sur lui. Il peut bien se faire toutes les illusions qu’il veut, se convaincre comme il peut qu’il arrivera à l’écarter, elle sait qu’il n’y arrivera pas. Elle le sent. C’est voué à l’échec. Et elle compte bien pousser un peu le destin. Artemis, jamais du genre à suivre gentiment les ordres qu’on lui donne. Plutôt du style à faire exactement tout le contraire, à dépasser les limites au lieu de les respecter. On lui met une barrière ? Elle prend de l’élan pour sauter par-dessus. C’est comme ça qu’elle a commencé à réfléchir à un plan pour emmerder le Lancaster autant qu’elle le peut. Juste pour le plaisir de le faire chier, de le voir paniquer alors qu’elle se rapproche de Dana. Sa précieuse Dana, tellement naïve. C’était la première partie de son plan, qui s’était révélée tellement simple à mettre en place. Il lui avait suffit de demander son numéro à Camille, et l’autre n’avait même pas tiqué quand elle lui avait demander de l’aide pour un devoir. Presque trop facile. Elle avait envie de pousser le bouchon encore plus loin, et pour ça, elle avait eu une illumination. Nick. Un des meilleurs amis de Jules, il aurait sûrement des infos pour elle. Elle n’était pas sûre du résultat, mais elle avait tenté le tout pour le tout, se débrouillant pour trouver son numéro et le contacter sans préambules, allant droit au but quant à ses intentions. Tête brûlée, j’ai dit. Elle n’aurait pas cru qu’il accepterait aussi rapidement – après tout, c’était censé être son ami. Mais il s’était facilement laissé convaincre, se réjouissant déjà presque à l’idée de comploter avec elle. A croire que la loyauté ne faisait pas partie de son vocabulaire. Perfect. Elle attrape ses clés, grimpe dans sa voiture et se dirige vers chez lui, le cerveau déjà en ébullition. Elle se gare devant la maison, grimpe les marches et sonne. Elle se pare de son sourire le plus charmeur alors qu’il vient lui ouvrir. Autant lier l’utile et l’agréable. « Hey Nick. Prêt à déchainer le karma ? » Elle entre, jette un coup d’œil sur la maison, observe. Essaie de se faire une idée sur son interlocuteur, qu’elle ne connait que de réputation. « Je t’avoue que je suis étonnée que t’ai accepté aussi rapidement. T’as quelque chose contre Lancaster, ou c’est juste pour le plaisir ? » Juste pour être sûr et certaine qu’ils sont bien sur la même longueur d’ondes.

il a pas opposé résistance nichola, parce que quiconque lui susurre avoir le pouvoir de faire disparaître son ennui gagne ses faveurs. gamin pourri gâté quoiqu'abandonné par papa et maman pour de sombres histoires diplomatiques à l'étranger, il a vite tendance à ruminer. derrière ses allures de connard invétéré, il a pas la fibre adolescent paumé il a ni besoin de trouver les limites de son corps physique, ni besoin de tester sa sexualité sur tout ce qui pourrait se sauter, et depuis que tamsin plane au-dessus de sa tête comme une putain d'épée de damoclès, il se tient presque sage. trop sage. et ça le ronge de s'ennuyer jusqu'à sécher, parce qu'il ira ni se défoncer à la drogue, ni à l'alcool, ni visiter des maisons abandonnées pour s'offrir quatre pauvres frissons de fragile. elle est apparue providentielle, dans sa boîte de réception alors que l'entraînement d'escrime venait de prendre fin. elle a réussi à lui tirer un sourire, balancer des messages énigmatiques avec des intentions pas forcément saine, ça lui a plu tout de suite à nick, au point d'offrir l'invitation chez lui, le temps de rentrer et s'offrir une douche. déterminée artemis. il ne sait pas exactement pourquoi mais pour une fois que la démarche ne vient pas de jules ni de lui-même, ça éveille une curiosité malsaine. un besoin incommensurable de connaître toutes les ficelles, réduire les autres en pantin, et si par la même occasion il peut se contenter de donner les cordes et admirer passivement, ça n'en est que mieux. les doigts pianotent un rythme régulier contre le marbre de la cuisine alors qu'elle signale sa présence. assez folle pour accepter de venir chez lui. seule. il en connait des écervelées faciles mais des comme ça il en croise pas, assez suicidaires pour s'inviter chez lui comme si c'était un excellent endroit pour venir prendre le thé. suffisamment folle pour mériter de l'intérêt, parce qu'il voit bien à quoi elle ressemble, pile ou face, mais il ne l'a jamais vraiment approché – pas comme certaines filles qui lui ont offert des faveurs qui méritent selon le barème de tamsin, soit d'avoir les yeux crevés, soit de mourir selon la gravité des charmes avancés. la porte ouverte sans précipitation aucune, il hausse un sourcil de surprise. elle ne pique pas la curiosité, elle jette de l'allume-feu dessus et craque l'allumette. c'est presque trop beau pour être vrai, et s'il lui retourne un sourire, il n'en pense pas moins putain qui est cette tarée. "oh alors comme ça on entame les présentations par les fantasmes ?" le rire fredonne dans le fond de la gorge alors qu'il s'efface pour la laisser entrer. à bien la regarder il ne sait pas qui est piégé avec qui et c'est légèrement problématique pour l'ego de walton jr. la porte refermée il lance un mouvement du menton en direction du salon pour qu'elle prenne ses aises même si elle a clairement pas la tronche de la nana qu'il faut guider – mais plutôt celle difficile à virer. "contre jules ? rien." il se garde de balancer qu'ils sont meilleurs amis, parce qu'il préfère garder ses cartes tant qu'il ne sait pas sur quel pied danser. la maison est silencieuse et c'en est presque étrange d'y voir trôner artemis à la place de tamsin, seule autorisée à rayonner dans l'obsession de sa mère pour les camaïeux de beiges et autres ocres, la décoration impersonnelle et le cristal dont il n'a jamais compris le putain d'intérêt. "j'te sers un truc à boire ?" une fille ivre est une fille moins dangereuse, classe nichola mais nullement dans le but d'en abuser. la méfiance prime toujours quand on vite les hautes sphères de la hiérarchie adolescentes – à moins de vouloir finir comme ce connard de mareš avec tellement de couteaux dans le dos qu'aucun hérisson n'oserait l'envier. "est-ce qu'on doit se faire des politesses et se demander pourquoi on a jamais eu la chance incroyable d'échanger plus tôt ou on va droit au but ?" parce qu'il comprend pas ce qu'elle veut mais il aime pas les détours. faire trois tours de plateau de jeu avant d'avancer, très peu pour lui. "dis-moi ce que t'as fait jules, professionnel pour te backstab avec un sourire désolé." spill the tea babe.

« Pourquoi se priver quand on sait ce qu’on veut ? » Elle lui lance un sourire en coin alors qu’elle se glisse dans l’entrée, se dirige vers le salon qu’il lui indique. La patience, ça n’a jamais été son fort. Tourner autour du pot pendant des heures, se parer de faux semblants, tout ça, c’est pas son truc. Elle a toujours préféré être franche, direct, pour s’éviter les désillusions. Elle se laisse tomber dans un fauteuil, passe ses jambes par-dessus l’accoudoir pour le garder en ligne de mire alors qu’il se dirige vers la cuisine. Pas vraiment pour se rincer l’œil – quoique – mais plutôt pour peaufiner son observation de la bête. Elle hausse un sourcil d’étonnement. Rien contre Jules, mais quand même prêt à lui pourrir la vie sur demande ? Il commençait à lui plaire, ce Nick. « Un Martini si t’as, sinon un whiskey ça marche aussi, tant qu’il est pas dégueu. » Jamais à cracher sur un verre, tant qu’elle garde les idées claires pour la suite. Elle attend qu’il la rejoigne dans le salon, sans le quitter des yeux, par précaution. Après tout, elle se retrouve seule chez un type qu’elle ne connait pas vraiment, et on ne peut pas dire que sa réputation joue vraiment en sa faveur. Malheureusement pour elle – ou pour lui ? – son instinct de survie se montre bien trop souvent défectueux. Un rictus vient étirer ses lèvres, alors qu’elle se dit que décidément, ils sont faits pour s’entendre. « Et si on évitait de tourner autour du pot ? Je sais pas toi, mais j’aime pas perdre mon temps en simagrées inutiles. » Elle trempe les lèvres dans son verre alors qu’il lui pose la question à un million de dollars. Comment dire. Il a accepté de rentrer dans son jeu, l’a invité de lui-même chez lui, pour mieux la foutre à la porte après son petit incident, tout ça pour l’attirer dans ce foutu placard à balais où il l’a embrassé comme personne auparavant, jetant le trouble, semant le chaos dans son cerveau, tout ça pour l’abandonnée là, dans ce placard, avec tout ce bordel qu’il a foutu qu’elle se retrouve à gérer toute seule ? Bien sûre qu’elle ne va pas dire tout ça à Nick. Il faudrait déjà qu’elle se l’avoue à elle-même pour commencer. Et on est encore loin de la prise de conscience. Plutôt du genre à enfouir toutes ces questions et toutes ces sensations inconnues bien au chaud quelque part, enfermées à double tours, et à jeter la clé du haut d’une falaise dans l’océan déchaîné. Voilà qui lui ressemble plus. Elle choisit ses mots avec précision, essaie de lui en donner assez pour l’intriguer, sans montrer toutes ses cartes. Garder quelques coups dans sa manche, principe de base de toutes manigances et autres complots. Elle fait danser le liquide dans son verre, contemple les reflets sombres, reflet de son âme. « Disons qu’il a un peu trop jouer avec le feu en pensant s’en sortir indemne. » Elle reporte son attention sur Nick, ce golden boy, roi du lycée, souvent aperçu au bras de la reine toute puissante. Elle plante son regard dans le sien, une lueur diabolique au fond de ses iris. « Il est temps de lui rappeler que le feu, ça brûle. » Elle boit une gorgée, pour faire passer cet arrière-amère qui lui remonte au fond de la gorge, pivote dans son fauteuil pour faire face à son complice de fortune. « J’ai déjà fait amie-amie avec sa précieuse petite Dana, juste pour le plaisir de le voir paniquer quand il nous voit ensemble. Ca a un petit côté jubilatoire de le voir avec ce regard de lapin pris dans les phares. Mais elle est d’un ennui à crever, et je commence à me lasser. C’est là que tu entres en jeu. » Elle se penche en avant, appuie ses coudes sur ses genoux pour capter un peu plus son attention. « Dis-moi, Nick. Qu’est-ce que tu as en stock pour moi ? »

un martini ? oh wow, le voilà propulsé dans une mauvaise réédition d'un james bond, sauf que lui n'a pas aspiration à être pierce mais plutôt un des crevards qui tente de faire collapser le monde quand elle incarne la james bond girl qui se veut raffinée avec son olive qui tangue dans un martini. c'est la surenchère des insultes, ça fait presque pousser les dents du loup que de se voir traité à peine plus qu'un maître d'hôtel bas de gamme parce que "tant qu'il est pas dégueu"… sa paume chatouillerait presque de la gifler pour lui rappeler qu'ici l'insolence n'appartient qu'à lui et qu'il ne la partage sous aucun prétexte mais il se contient au profit de perspectives amusantes qui pour une fois n'impliquent pas non plus de claquer un cul à défaut d'une joue, mais simplement un échange de bons procédés entre deux tyrans. plus tard nick. plus tard. alors au comble de sa maigre retenue il distille un sourire qui hurle autant à tes souhaits que je pourrais faire de ta vie un enfer et s'éclipse pour lui servir un whisky -pour le look de blonde pulpeuse qui joue de sa langue avec l'olive, elle peut aller se faire mettre. il dépose le verre à côté d'elle, prend soin de se servir du rien parce qu'il a besoin de tous ses esprits pour être certain de maitriser la situation et s'assoit en face d'elle sans ciller quand elle tente une approche plus direct. sourire, hochement de tête, nichola la nouvelle facade silencieuse de nevada city pendant que le cerveau lui travaille. c'est un jeu de tétris, emboiter les idées, pas les corps, comprendre ce qu'il a à y gagner – en dehors de faire chier, certes – et déterminer s'il est de son côté à elle ou celui de jules. rien ne l'empêche de dire amen et de faire tout le contraire, parce que c'est de walton dont on parle et certainement pas d'un saint. il roule des yeux, le feu, indemne, blahblah c'est si courant que ça ne devrait pas mériter de réactions au commun des mortels, à moins qu'elle ne dise pas tout, qu'il l'ait humilié, et là la vengeance prendrait tout son sens. "jules. jouer avec le feu. non sans déconner, t'es en train de découvrir qu'un pote de mareš ne serait pas quelqu'un de parfaitement fiable ?! première nouvelle." ça le fait sourire alors qu'il se relaxe dans le fond du fauteuil. il est le premier à vivre selon son intérêt égoïste, préférer une situation qui sera toujours à son avantage, quitte à avoir une loyauté légèrement aléatoire. les risques du métier de connard. "va falloir m'en dire plus chérie, je vais pas être de ton côté juste parce que tu prétends avoir envie de lui rappeler les lois de la physique.si tu ne me dis pas ce qu'il t'a fait tu peux m'oublier, et ça serait dommage parce que je suis ton meilleur choix." et c'est confortable, cette situation princière de négoce en sa faveur. parce qu'elle peut se barrer, repasser la porte, il n'aura perdu que quelques minutes de sa vie présentement ennuyeuse, tandis qu'elle aura perdu une occasion. "et qu'est-ce que j'y gagne ?" qu'il demande presque distraitement, il évalue le terrain, savoir dans quoi on fout les pieds c'est vital quand on est de la pire espèce, la moindre erreur pourrait être fatale, et lui il a pas envie de prendre hero sur la gueule pour rien, se retrouver évincé alors qu'il ne rêve que d'être celui qui évince et non l'inverse. mais elle le capte en parlant de dana. douce dana. molle dana. son souvenir suffit à le faire soupirer. "ça dépend tes projets. tu veux qu'il se fasse plaquer par dana ? ça pourrait s'obtenir." recoincer la pauvre gosse, faire pression dessus jusqu'à ce qu'elle cède. de toute façon ça serait rendre service à jules parce qu'il n'existe aucune explication de ce qu'ils foutent ensemble si ce n'est concourir pour le couple le plus mal assorti de l'année.

Évidemment qu’il ne se contentera pas de son explication des plus bateaux. Il en veut plus, il veut du croustillant, de l’info, du potin. Toutes ces choses qu’il pourrait facilement utiliser contre elle à sa guise, selon son bon plaisir. Elle le regarde, essaie de trouver le meilleur calcule dans sa tête, contemple les champs des possibles qui s’offre à elle. Se murer dans son silence, laisser tomber son idée et abandonner Nick à sa curiosité malsaine. Ou bien lâcher le morceau, lui en donner assez pour le convaincre de l’aider dans ses aspirations de vengeance, dans sa soif de voir le Lancaster en baver par sa faute. Le rendre dingue au point d’en perdre la raison. Elle a besoin de laisser libre court à cette rage qui l’habite, de la laisser s’exprimer, sortir, sous peine de se consumer de l’intérieur. Elle plisse les yeux, claquement de langue avant de choisir soigneusement ses mots. « Si tu veux tout savoir, il a accepter de faire semblant d’être mon petit ami pour faire câbler ma grand mère à la maison de retraite. C’était parfait, jusqu’à ce qu’il décide de se racheter une conscience à cause de sa cruche. La vieille carne s’est faite une joie de m’humilier par sa faute, donc j’estime qu’il mérite un juste retour des choses. Ça te va ? » Hors de question qu’elle mentionne le placard, encore moins le cyclone que ça a déclenché en elle. Si elle avait voulu une séance de psy, elle ne se serait pas pointée chez lui. Elle se laisse aller contre le dossier du fauteuil, sirote son verre pour faire taire la haine qui se réveille en elle. Au fond, ce qu’elle supporte le moins dans toutes cette histoire, c’est qu’on lui ai dit non, qu’on lui ai refusé quelque chose. Et elle n’essuiera pas un deuxième échec avec Nick. « Monsieur a estimé que c’était trop dangereux de m’avoir dans sa vie, et qu’il ne voulait plus me voir. » C’était sans compter sur son esprit de contradiction surdéveloppé, et sa fâcheuse tendance à faire exactement tout l’opposé de ce qu’on lui demande. Elle observe son complice - son adversaire ? - espère qu’elle en aura dit assez pour titiller ses pulsions machiavéliques, parce qu’elle est décidée à ne pas en dire plus. Elle est prête à prendre la porte sans se retourner s’il se décide à la pousser un peu plus, tant pis pour son plan. Évidemment, il se demande comment il y trouvera son compte. Le contraire l’aurait étonnée. Elle se contente de hausser les épaules. « Une distraction ? Un peu de piment dans ta vie ? Donne moi ton prix, je suis prête à m’aligner. » Sans problème. Pas du genre farouche, il peut bien lui demander ce qu’il veut, elle a ses doutes quand aux réticences qu’elle pourrait avoir. Damn, il pourrait même lui demander un paiement en nature qu’elle y trouverait son compte, même si elle ne pense pas qu’il ira sur ce terrain là. Sa reine le tient plutôt bien en main. Elle sourit quand il parle de Dana. Ils se retrouvent enfin sur quelque chose. La petite précieuse, bien trop naïve pour se douter de quoi que ce soit. La facilité avec laquelle Nick pouvait l’enfoncer, comme si c’était un sport dans lequel il souhaitait atteindre des sommets. Et si elle quittait le tableau, ils pourraient peut-être reprendre les choses là où ils les avaient laissées dans le placard, et elle arriverait peut-être enfin à se débarrasser de cette frustration qui la hantait depuis, elle ne l’aurait plus dans la peau, et pourrait reprendre sa vie comme elle était, simple, sous contrôle. Avant Jules. Mais les deux semblent si attachés l’un à l’autre, comme une moule accrochée à son rocher, que ça lui semblerait presqu’impossible. « Mes projets ? Commencer par le rendre parano en apparaissant un peu partout dans sa vie. Ce qui s’est avéré plutôt efficace l’autre jour avec Dana. Mais j’avoue que l’humiliation de se faire larguer par un tel bisounours... C’est plutôt tentant. » Le pauvre ne verrait rien venir, ça le prendrait par surprise, et elle trouverait ça jubilatoire qu’elle le quitte après tout le mal qu’il s’est donné pour rester droit envers elle, résistant de justesse à la tentation qu’Artemis représentait pour lui. Représente. Car elle a bien sentie dans son regard, derrière la peur et la colère, cette flamme qui brûle encore pour elle et qui ne demande qu’a s’embraser, qu’il essaie d’étouffer sous des couches de morales et de bons sentiments envers sa douce et tendre. « Tu y gagnerais en plus de la faire disparaître de ton paysage, vu tout l’amour que tu lui portes... » Des images de sa séance de tutorat encore présente, Nick et le plaisir qu’il prenait à se foutre de la gueule de l’autre sans retenue, comme un défouler pour Artemis qui se devait de faire bonne figure, pour que Dana ne lise pas dans son jeu. « Et donc, tu t’y prendrais comment ? » Elle a envie de rentrer dans le concret, de mettre le plan à exécution aussi vite que possible.