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 fear of the water :: sasha

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Sohan Cadburry
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MessageSujet: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptyVen 6 Mar - 19:03

le texto ne présage rien de bon et elle n'a pas besoin d'insister lourdement pour que sohan claque ses livres et les précipite dans son sac pour abandonner ses ambitions de révisions à la bibliothèque. elles ont le don de le faire courir précisément quand il décide de se poser, couper sa concentration à chaque fois qu'il essaye de travailler, avec des messages toujours plus cryptiques sans parvenir à le bousculer dans l'exaspération ou la mauvaise humeur. métronome parfaitement calé qui ne sait que taper entre placidité et tranquillité, une ligne safe jamais excessive. le flegme qui permet d'absorber les hauts et les bas qu'elles lui infligent – surtout les bas, toujours plus susceptibles de l'appeler quand la situation est déjà un fiasco que pour partager un moment agréable, éternel réceptacle de leurs lubies foireuses. aujourd'hui sera un jour coché de désastre-sasha, de sa demande qui inclue des mots qu'il aurait préféré sortir de son vocabulaire tout de suite – hôpital – je dois avoir ce qu'il faut. il flaire de très loin le crash qui ne le fera pas vibrer de plaisir ou de satisfaction, parce qu'il ne doute pas un instant qu'elle ne lui offrira certainement pas le thé mais du pathos infusé au désespoir comme kleio sait très bien le faire elle aussi. les affaires jetées dans la voiture, il fait le tour des options, dresse des tableaux catastrophes en priant pour que cela soit toujours mieux que les conclusions qu'il dessine, histoire de s'offrir une chance d'être soulagé et non pas enfoncé tête sous l'eau dans une de leurs histoires. l'inquiétude vibre sous l'épiderme alors qu'il s'applique à lisser cette apparence mesurée rarement dérangée. sasha n'est pas réputée la plus joyeuse, à toujours embrasser la dépression comme si c'était l'amante la plus fiable qu'elle puisse trouver, ça brouille les perceptions, brouillard permanent à travers lequel sohan peine à la découvrir et la cerner, avançant sans cesse avec méfiance de ne pas comprendre ce qui se joue derrière ce regard voilé. la voiture garée, il ne prend rien d'autre que son téléphone par réflexe et ne prend pas la peine de sonner. elles ruinent toutes sa politesse et son savoir-vivre à force de pousser dans des situations où il ne maitrise rien. " sasha ?" lancé à la cantonade en refermant la porte derrière lui. le dernier texto aperçu en retard le pousse à monter les marches sans même prendre le temps de se délester de sa veste. il n'en peut plus des salles de bain. de l'angoisse de la faïence d'y croiser un minois blafard, persuadé qu'il finira par en trouver une exsangue d'avoir trop voulu flirter avec la mort et de s'y laisser prendre finalement. la promiscuité de la salle d'eau le révulse après l'expérience kleio, parce qu'il est certain qu'on trouve encore la terreur cristallisée jusque dans ses reins mais comme trop souvent il recale ses propres émotions pour servir une lande vierge à l'une d'entre elles. elles frisent le vampirisme, à trouver puiser son énergie et sa servilité au lieu de faire preuve d'autonomie, et pourtant il n'y trouve rien à redire. "sasha, c'est sohan, je rentre." qu'il prévient poliment alors qu'il s'invite à contre cœur prêt à tout mais surtout n'importe quoi en regrettant ses révisions dans le calme feutré d'une bibliothèque rassurante alors qu'il se retrouve planté dans une salle de bain à dévisager une fille avec horreur pour la deuxième fois de sa semaine. détonante situation, le pardessus en laine encore sur le dos, les clefs de sa voiture au creux de la paume. et elle. elle dans toute sa splendeur et son horreur.  "oh sasha…"
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Sasha Love
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MessageSujet: Re: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptyLun 9 Mar - 9:49

Comment elle en est arrivée là, elle ne saurait pas vraiment le dire. Elle prend pourtant son traitement en ce moment, essaie de faire des efforts, alors qu’elle déteste ça. Cette impression que les cachets lui enlèvent tout ce qui fait d’elle ce qu’elle est, son identité propre. Le vide qui s’installe en elle, l’absence totale d’émotions, comme si tout était complètement éteint en elle. Comme une chape qu’on viendrait poser sur une bougie pour la priver d’oxygène, forcer la flamme à s’éteindre, doucement mais sûrement. Cette impression que c’est sa vie qui s’éteint, petit à petit, alors qu’elle reste sur le côté, à regarder de loin, spectatrice de son propre dépérissement, complètement passive, amorphe. Et d’un coup, ce sursaut, cette phase d’éveil, comme si elle sortait d’un état de transe. Ce besoin soudain de se sentir vivante, d’avoir le contrôle sur quelque chose, de reprendre les rennes de sa propre vie. Ce besoin de s’ancrer à nouveau dans la réalité qui se fait ressentir jusqu’au fond de ses tripes, besoin de quitter cet état second. Elle est seule à la maison, et ça la soulage, la rassure quant au fait de pouvoir assouvir sa pulsion. Sans vraiment réfléchir, elle attrape un couteau dans la cuisine, avant de remonter dans la salle de bain. La lame qui glisse avec une facilité déconcertante sur son bras, s’enfonce dans la chair, laisse derrière elle ce sillon carmin, chaud, qui coule le long de sa peau. La douleur qui libère ce shot d’adrénaline qu’elle recherchait, qui file droit au cerveau, chasse la brûle qui s’était installée jusqu’à présent. Et l’espace d’un instant, d’un court instant seulement, elle se sent vivre, présente dans ce monde qui lui paraît si sombre. Elle a enfin les idées claires, les neurones qui s’agitent, et elle se retrouve enfin. Mais cet éclair de lucidité apporte avec lui une autre lumière sur sa situation, sur ce qu’elle vient de faire, et elle ouvre les yeux sur la scène qui s’offre à elle. Les plaies béantes, le sang qui goutte sur tapis de la salle de bain d’un blanc immaculé, sur carrelage blanc, lui aussi. Tout autant de preuves criardes de son acte. Il n’en faudra pas plus à sa belle-mère pour l’envoyer faire un nouveau séjour à l’hôpital, Sasha en est certaine. Elle l’entend déjà lui sortir tout un tas d’excuses. C’est pour ton bien ma chérie, tu comprends ? Et puis, il ne faudrait pas traumatiser ton petit frère, tu ne crois pas ? Qu’est-ce que tu ferais s’il tombait sur toi dans cet état ? Tout pour préserver son petit ange. Et puis, la brune ne tient pas à se retrouver une nouvelle fois dans cet environnement aseptisé, où la bouffe est insipide et l’ennui total. Il faut absolument qu’elle trouve une solution, mais l’angoisse de se retrouver dans une chambre d’hôpital l’empêche de penser clairement. Elle sort son téléphone, fait appel au seul sur qui elle peut compter à tout moment, qui abandonnera tout pour la rejoindre, sans se poser de question. Sohan, toutou de leur bande. Elle n’a jamais compris pourquoi il se laissait faire par elles, se laissait mener à la baguette, prêt à assouvir volontairement le moindre de leur désir, chacune de leur volonté. Mais elle doit reconnaître que ça a ses avantages, comme maintenant. Si elle essaie de garder au maximum ses états d’âmes pour elle, devant Sohan, c’est différent. Peut-être à cause de son dévouement pour elles, de sa capacité à se mettre en quatre pour combler leur besoins. Elle n’a plus aucune sorte de pudeur à son égard, comme une porte de sortie d’où elle peut laisser s’échapper le trop plein de noirceur. Sans pour autant lui donner toutes les clés en main, pas vraiment du genre à s’étaler sur les détails de ce qui la traverse, elle sait qu’elle peut lui faire confiance quant à son silence. Elle ne veut pas inquiéter les filles pour ce qu’elle ne considère que comme un simple moment d’égarement. Il ne met pas longtemps à arriver après son message, et elle le laisse entrer dans la salle de bain, sans se rendre compte du tableau d’horreur qu’elle lui offre avant d’en voir le reflet dans ses yeux. Elle sent une boule se former au creux de son ventre, sa gorge se serre alors qu’elle lutte contre les larmes qui lui montent aux yeux. « Il faut que tu m’aides, So. Si l’autre tombe là dessus, elle... » Un frisson lui parcours l’échine rien que d’y penser. « Je peux pas. Sohan, je peux pas retourner à l’hôpital. Plutôt crever. » Et elle le pense sincèrement, à cet instant précis. « Aide moi. S’il te plaît... »
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Sohan Cadburry
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MessageSujet: Re: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptyDim 15 Mar - 12:50

les lèvres en suspens sur des mots qui mettent du temps à se former, le regard navigue sur le tableau, en cherche les nuances principales même si la lecture n'a rien de compliqué. reste suffisamment distancié pour être calme, sohan ravale un soupire désespéré face à sa mine torturée. "elle en saura rien." ça a des allures de promesse péremptoire et pourtant il est sûr de lui, de sa capacité à respecter un contrat tacite, de tout mettre en œuvre pour l'aider parce qu'il ne veut pas la voir partir. confiant au moins en sa capacité à être assez méticuleux pour balayer le problème, remplir les conditions sine qua none pour une salle de bain impeccable. il se défait de son manteau qu'il prend soin de poser sur le rebord de la baignoire avant de déboutonner ses manches et les remonter. il a jamais voulu de tout ça. pas d'aspiration depuis toujours à être celui qui rattrape les autres, le larbin, le majordome qu'on peut siffler sans y mettre de formes que cela ne changerait rien à son dévouement, et pourtant c'est une place qu'il apprécie certains jours, qui délivre sa dose d'endorphines inexplicables. mais là aucune hormone n'entre dans les calculs lancés par l'encéphale qui cherche à parer à toute éventualité pour sortir sasha de la situation dans laquelle elle s'est mise seule. "pourquoi tu fais ça sasha…" un soupir, plus pour la pression qu'elle installe dans sa journée qu'autre chose, pas habité par le moindre jugement parce qu'il est plus dans l'affect sohan. le carmin fait tache, dans la porcelaine de la salle de bain, et ses phalanges viennent doucement se refermer sur son coude pour l'attirer à passer son bras sous l'eau, laver l'hémoglobine qui encre l'épiderme en toutes lettres les problèmes qu'ils auront l'un et l'autre si on retrouve ne serait-ce qu'une goutte de sang. "on peut trouver un nouveau tapis de bain dans un placard ? je peux mettre ça et les serviettes au pressing, ils se débrouilleront. et ta pharmacie c'est où ?" il relève le nez, la fixe dans le miroir et réalise son absence de délicatesse empathique à rechercher l'efficacité et la résolution du problème. "hey, ça va aller sasha. personne ne saura rien…" un secret partagé, dans le silence d'une promiscuité qui n'est pas vraiment recherché, juste sous prétexte qu'il est l'unique élément fiable auquel elle a pu faire appel sans se voir houspiller. parce que sohan c'est l'assurance de la tranquillité, de la discrétion parce qu'il n'a jamais éprouvé de plaisir à participer aux gossips, toujours un pas en dehors des histoires qui visent les autres, des critiques, et c'est ce qui sans doute le protège de faire le moindre reproche aux filles. calé dans sa délicatesse servile, qui répond sans soulever de questions médisantes. il aimerait comprendre, pourquoi elle s'inflige ça, si c'est pour se précipiter au final dans une situation où elle se retrouve happée par l'angoisse mais fondamentalement il sait que cela ne le regarde pas et ne viendra jamais insister en cas de refus. à prendre ce qu'on lui donne, ni plus, ni moins. une absence de curiosité pour les affaires des autres qui passe souvent pour indifférence à quiconque ne connait pas son abnégation au service de certaines. "et demain ça sera oublié, deal ? mais il faut que tu arrêtes, t'es pas si mal avec nous, l'hôpital c'est nettement moins sympa je suis certain."
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Sasha Love
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MessageSujet: Re: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptyLun 16 Mar - 16:37

L’angoisse au creux du ventre, elle essaie de se rassurer, de croire à ses paroles. Il garde son calme, et ça l’apaise, sinon complètement, au moins juste assez pour ne pas céder complètement à la panique qui menace de la submerger. Elle essaie de reprendre pied, de s’ancrer dans la réalité, de quitter le monde des abysses dans lequel elle vient de plonger. La question qui tombe, évidemment. Elle hausse les épaules, cherche une réponse, une excuse valable qui justifierait ce carnage. « J’en sais rien Sohan. J’ai un cerveau qui fonctionne pas comme tout le monde ? Je m’ennuyais toute seule, j’ai rien trouvé de mieux pour m’occuper ? » Le cynisme au bord des lèvres, plus par habitude que pour faire mal à l’autre. Par fuite, aussi. Même si elle sait qu’il ne la jugera pas, qu’il est bien au-dessus de tout ça, qu’il la connait à force, sa dépression loin d’être un secret dans le groupe, elle ne supporte pas l’idée de mettre des mots à voix hautes sur ce mal qui la ronge, qui la pousse à agir de la sorte, à chercher un semblant d’existence dans un monde qui lui semble déjà mort. Peur de se retrouver face à face avec ses propres troubles, de ne pas réussir à les accepter. Ce n’est pas le jugement de Sohan qu’elle craint, mais le sien, à elle-même. Elle a toujours su faire preuve d’une violence incroyable envers sa propre personne, toujours prête à se mettre plus bas que terre, sans attendre de coup de pouce de la part des autres. « Je suis comme ça, pas sûre que ça changera un jour… Pourtant je te jures, je les prends, leurs cachets à la con. Mais apparemment ça sert à rien… » Elle détourne le regard, la langue qui claque contre le palais dans un effort de confiner la boule qui se forme dans sa gorge, de l’empêcher de prendre de l’ampleur, qu’elle ne vienne appuyer sur les glandes lacrymales et libérer les chutes. Elle se laisse faire alors qu’il glisse son bras sous le robinet, contemple le liquide carmin qui se mêle à la pureté de l’eau, translucide, vient faire tâche sur la blancheur de l’évier, les traces qui s’effacent progressivement de son bras, et ça la fascine, la transporte dans un autre monde l’espace d’un instant. Un monde de beauté macabre. La voix de Sohan la ramène à ses esprits, les yeux qui clignent, comme sortant d’un rêve alors qu’elle lui indique les placards à ouvrir pour trouver ce qu’il cherche. La douceur soudaine dans sa voix la surprend, elle lève les yeux et se plonge dans ses iris, à la recherche d’un point d’ancrage, quelque chose auquel se raccrocher pour arrêter sa chute. « Personne. Promet le moi, Sohan. Les filles ne doivent pas savoir, s’il te plait… » L’angoisse qui s’invite à nouveau dans ses veines, ses forces qui l’abandonnent une à une à l’idée qu’elles puissent l’apprendre. Elle entend déjà Dulcie partir dans un monologue moralisateur, sa sœur qui elle pourrait la balancer à sa mère, pour l’aider, comme elle aime si bien le dire. Et Kleio… La reine toute puissante, qui serait capable de la pousser dans ses travers, de l’entraîner avec elle vers le fond, dans l’espoir de faire couler de précieux vers de ses entailles, écrit à l’encre de ses veines. Elle sent une larme couler sur sa joue, qu’elle essuie d’un rapide revers de main avant de détourner à nouveau les yeux, se mord la lèvre pour contenir le reste à l’intérieur. Elle n’a jamais supporté d’étaler ses émotions à la face du monde, préfère de loin se murer derrière son cynisme, s’enfermer dans le silence que de laisser paraitre la moindre trace de mal être. « Deal. » L’oublie, ça lui va. Et elle sait qu’il tiendra sa part du marché, qu’il ne viendra pas lui en parler, ou chercher à comprendre. Elle lâche un rire jaune à la mention de l’hôpital. Elle a cet établissement en horreur, et donnerait tout pour ne plus jamais y mettre les pieds. « Mais tu te rends pas compte, So, avec tout ce qu’il s’y passe, c’est encore mieux que de la téléréalité ! Je rêve de savoir si Brittany se tape toujours Brad en salle de garde. » Les barrières qui se remettent en place automatiquement, dès qu’on aborde le sujet d’un peu trop près, qu’on essaie de s’infiltrer dans sa tête pour la comprendre, pour chercher la cause, ce truc qui la pousse à s’en prendre à son enveloppe charnelle. Elle lâche à un soupir, cherche quoi dire, quoi répondre à cette demande qu’il vient de lui faire, le il faut qui résonne comme un ordre, des mots déjà beaucoup trop entendus, qui la laisse avec un goût amer, une désagréable sensation d’exaspération. « Qu’est-ce que tu crois, que je fais ça par plaisir ? Que ça m’éclate de me couper, la douleur, c’est mon kiffe, ma drogue, ça me décoller ? Que y a que ça pour me faire vibrer ? » La voix qui se fait las, plate, presque vide, des questions qui viennent palier son manque de réponse. Parce que dans le fond, elle ne sait pas vraiment comment elle en est arrivée là, ne comprend pas elle-même ce qui la pousse à recommencer, alors qu’elle sait très bien tout ce que ça implique.
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MessageSujet: Re: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptyVen 20 Mar - 10:15

l'incompréhension est tissée étroitement, parce que l'ennui vient rarement se lover en lui, et quand bien même cela arriverait, il irait visiter d'autres contrées que la douleur ou la mutilation. et pourtant le visage reste parfaitement marmoréen, pas loin de passer pour de l'indifférence infusée de non-jugement, parce que s'il est honnête, il reconnait qu'aucune de ce groupe ne semble avoir un cerveau qui fonctionne selon une norme socialement établie. "la prochaine fois que tu t'ennuies, appelle-moi, je te ferai du mal avec un devoir de chimie si tu veux." insensible au cynisme qui suinte des pores de sa peau comme autant de radiations : sohan est autant à l'épreuve du nucléaire que de la négativité, et c'est sans doute là que réside toute la richesse de son adaptabilité à des filles toutes plus torturées et tortionnaires les unes que les autres. pourtant il n'a rien à répliquer, il sait qu'elle met le doigt sur l'élément clef, l'immuable vérité : c'est sa nature. aussi perdue soit-elle, ça fait partie de sa panoplie mélancolique, parce qu'elle en sait respirer que sous le joug de la douleur, que ça doit l'aider à se sentir vivante, vérifier que le palpitant fonctionne toujours et qu'à défaut de savoir éprouver l'allégresse de sentiments joyeux il peut encore produire une plainte peinée de souffrances. elle lutte, contre elle-même, contre lui, contre les débordements et impuissant il ne peut qu'observer sans oppresser, agir plutôt que parler. lui mettre le bras sous l'eau plutôt que la noyer de reproches inutiles. elle capte son regard, suspend le temps et sa détresse lui serre brièvement le cœur. il soupire, non de contrariété mais parce qu'elle lui écrase le plexus avec son désespoir, et retourne à sa tâche en hochant doucement de la tête. "pour qui tu me prends sasha. évidemment." il dira rien, comme il n'a jamais rien dit pour le reste, d'elle ou des autres. il les collectionne, les situations scabreuses qui empoisonnent lentement son existence, à dose thérapeutique. ça pèse quelque part, là où il ne tourne jamais le regard, pour éviter justement de constater que rien n'est très sain dans ce groupe. alors comme d'habitude, personne n'en saura rien, de l'envers du décor, et lui intermittent du spectacle se contente d'assurer les détails techniques sans laisser sa langue se délier. pourtant il en aurait profondément besoin, de dépurer cette terreur que lui a fait éprouver kleio, lui qui préfère les émotions tièdes et tempérées. "si tu avais voulu leur dire, tu les aurais appelé, le reste, ça me regarde pas." il hausse doucement les épaules, parfaitement conscient d'avoir sa place dans cette dynamique plus parce qu'il est pratique qu'apprécié à hauteur de ce qu'elles s'apprécient entre elles. inférieur. le mot ne parviendrait même pas à chatouiller un ego absent, c'est le lot qu'il a accepté sans ciller, ses états d'âme suffisamment enfouis pour que personne ne vienne les trouver, pas même lui. il se crispe momentanément de l'humour qui n'en est pas, pas vexé mais inquiet comme un animal de prédation, parce qu'il sait que c'est le grondement qui souligne beware of the dog. il n'a aucune envie de rire d'un sarcasme qu'il ne peut pas comprendre, lui qui n'a jamais eu à vivre ce qu'elle a connu. l'enfermement. le jugement. les soins. la thérapie. tout ce qu'il connait c'est le regard affligé des autres, et il gère très bien le détournement de tête opportun quand ça arrive. "concentre toi sur la série du lycée, je préfère te savoir dans ces couloirs là que ceux de l'hôpital." l'esprit s'ordonne en actes calculés, sortir désinfectant et compresses du placard. pas la première fois. pas la dernière non plus sans doute. elle l'assure d'au moins une chose : s'il a la patience et le détachement nécessaire pour être infirmier, ça ne fait clairement pas partie des métiers qu'il pourrait affectionner, parce que l'empathie le tue à petit feu, parce qu'il se laisser happer par les autres au lieu de savoir y résister. "je pense que oui." il tranche avec sincérité, la regarde brièvement dans le miroir avant de revenir au pansement. "je pense que que tu fais ça par plaisir, par addiction, par habitude et par besoin d'éprouver quelque chose. je juge pas, et je sais que mon avis ne compte pas, je dirais juste que tu devrais te trouver un hobby moins problématique. parce qu'en dehors de te faire du mal, ça pourrait bien te renvoyer en soins. le calcul est pas terrible honnêtement."
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MessageSujet: Re: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptySam 21 Mar - 18:25

Un semblant de rire s’échappe de ses lèvres, et il arriverait presque à lui apporter un semblant de sérénité avec son humour au ras des pâquerettes. Surtout qu’elle l’en sait capable, si elle décidait d’aller au bout, de le suivre dans sa connerie, et de l’appeler pour qu’il vienne l’assommer à coup de devoirs ou autre révision. « J’en frissonne déjà d’horreur. » Le ton qui se fait plus léger, qui se débarrasserait presque de son cynisme habituel pour se tinter d’humour. Presque. Encore trop embrumée dans les vapeurs de la douleur, de la panique, de l’angoisse encore présentes dans ses veines, elle est un peu perdue, Sasha, essaie de se raccrocher à quelque chose, ou plutôt, à lui. Sohan, toujours là, toujours prêt à débarquer quand le besoin s’en fait ressentir. Elle le sait, elle le sent, elle aura beau lui en faire voir de toutes les couleurs, elle est persuadée qu’elle pourra toujours compter sur lui, sur sa loyauté. Du moins, tant qu’elle fera partie de la bande, évidemment. Pas certaine qu’il subsistera grand-chose de sa loyauté si elle ne fait plus partie de la cour de Kleio la grande, reine mère dans son univers, dans leur monde, à qui il voue une dévotion digne d’une secte. Ou presque. Il est encore capable de garder un secret, et ça la rassure, il marque des points dans l’échelle particulièrement dure de ce qui s’apparente à ce qu’on pourrait appeler son amitié. « Merci, So… » Ce mot qui tombe rarement de ses lèvres, souvent trop enfermée dans son malheur, dans sa détresse, plutôt du genre à cracher sur les mains qui se tendent qu’à accepter l’aide qu’on veut bien lui offrir. Parce qu’accepter l’aide d’autrui, c’est reconnaître qu’elle en a besoin, que seule, elle ne peut pas y arriver, et ça, ça l’exaspère. « J’aurais effectivement pu les appeler. Mais j’avais assez à gérer avec mon propre drama pour gérer le leur. » Pas la tête à devoir subir des engueulades, des pleurs ou tout autre démonstration bien dramatique comme elles savent le faire. Et elle sait que ça, il peut le comprendre. Il les connait bien assez, chacune d’entre elle, à force de se retrouver balader de l’une à l’autre selon leur bon vouloir, selon leur envie du moment ou leur besoin respectif, il sait très bien qu’elles sont capables du meilleur comme du pire, toutes autant qu’elles sont. Et si elle-même ne connait pas le détail, elle ne serait pas étonnée d’apprendre que Kleio le mène par le bout du nez, prête à l’entraîner dans ses travers les plus noires, ses lubies les plus folles. Elle le regarde alors qu’il s’affaire sur son bras, les gestes devenus précis, ordonnés, presque mécaniques, par la force de l’habitude, et ça lui fait comme un pincement au cœur. Elle se rend compte que ce n’est pas la première fois qu’il vient pour s’occuper d’elle, qu’elle lui inflige ce stress, et que ce ne sera probablement pas la dernière. Elle essaie de s’alléger l’esprit, de retourner sur le ton de l’humour tinté de sarcame, de chasser ces états d’âmes qui lui pourrissent la vie. « Je suis pas assez investie dans les story lines, mais promis, j’essaierai de faire un effort. » Touchée de voir qu’il a l’air de vraiment s’inquiéter pour elle, de l’entendre dire qu’il préfère la savoir au lycée qu’à l’hosto, elle se laisserait presque attendrir par sa douceur. Presque. Jusqu’à ce qu’il s’aventure sur le terrain glissant du pourquoi du comment. Son oui qui résonne alors qu’il la regarde un court instant par miroir interposé, avant de retourner à son bandage. La lèvre qui tombe, alors qu’elle encaisse la suite, pas sûre de bien entendre, de comprendre ce qu’il dit. Jamais on ne lui avait parler avec autant de franchise, sans se cacher derrière des faux-semblants, sans enrober les mots pour mieux faire passer la pilule. Les mots de Sohan claquent dans l’air, et elle est dans un état de fragilité trop profond pour que ça puisse passer comme une lettre à la poste. La dureté du discours vient appuyer là où ça fait mal, et réveille une partie d’elle qu’elle ne se connaissait pas encore, il la tire de son apathie, et sa main part sans qu’elle ne s’en rende compte, vient s’écraser sur sa joue. La claque qui résonne dans le silence de la maison, et elle fulmine alors que les larmes s’accumulent, menace de se déverser. Elle se rend compte de ce qu’elle vient de faire, le regrette instantanément, voudrait pouvoir s’excuser, mais c’est hors de sa portée. L’empathie, la compassion, ça ne fait pas vraiment partie de son vocabulaire, encore moins de son quotidien, et elle est bien trop fière pour réussir à formuler la moindre demande de pardon. Alors elle retourne dans ce qu’elle connait, reste centrée sur sa douleur, et laisse parler cette rage qu’elle ne se connaissait pas. « Tu te fous de ma gueule ? T’es sérieux là ? Tu crois sincèrement que je fais ça par plaisir ?! Bordel, mais tu crois quoi ? Que j’aime ça, me foutre dans la merde toute seule, de devoir risquer de retourner croupir dans cet hôpital de merde si je me fais choper ? T’es vraiment con, putain ! Je le contrôle pas, okay ? Faut te le dire comment, pour que ça rentre ? Si je savais comment arrêter cette putain de voix dans ma tête qui me dit de le faire, tu crois que je continuerais ? Sincèrement ? Va te faire foutre, Sohan. Si c’était aussi simple je serais un putain de rayon de soleil qui sème des paillettes à la con sur son passage plutôt que d’avoir envie de me buter à chaque rechute de merde ! » Elle se mort la lèvre pour s’empêcher d’aller plus loin alors que sa voix tremble, part dans les aiguës, secouée par les sanglots qui s’empare d’elle. Elle sait qu’elle est allée trop loin, et elle est bouffée par le regret, mais il est trop tard pour faire marche arrière. Elle ne peut que rester là, immobile, faire face à lui, probablement à la déception qui risque de se peindre sur visage.
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MessageSujet: Re: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptyLun 23 Mar - 10:43

le sourire filtre malgré lui. leur drama. il leur reconnait une légère tendance à l'exagération, à se demander parfois si ce n'est pas un drama club dissident qu'elles incarnent plus que la poésie. il a un pied dans une politique interne qui le dépasse, à les côtoyer séparément il ne fait que perdre encore plus le fil de ce qui peut bien les unir. "tu marques un point, j'aurais fait le même choix." il les entend déjà, parler toutes à la fois, entre affolement et reproches incessants parce qu'elle a encore déconné. elles n'auraient pas tort, sans doute. mais lui aussi aurait choisi le repli stratégique en terres muettes, compter sur le maillon à qui on peut dire ta gueule sans que ça part en guerre et avec la chance que cela soit entendu pour ce que c'est : une invitation à fermer sa bouche et certainement pas à se lancer à corps perdu dans le drama.
la gifle résonne dans la pièce, égale par sa brutalité le silence qui suit, parce qu'il n'a rien à en dire sohan. ni d'excuses ni de protestation, rien que le constat froid qu'il a dépassé une limite –sa limite- et que le prix en laisse un goût amer contre la langue. la joue échauffée n'a aucun autre impact que ces réactions d'ordre physiologique parfaitement incontrôlable. le sang vient colorer sous-cutané, marque l'emplacement de sa main sèchement envoyé dans la figure pour avoir platement donné son avis et peu importe. peu importe parce qu'il fait écran à la colère, à la frustration, n'y oppose qu'un mutisme même pas forcé. il la scrute, sans rien exprimer, ni crainte ni remord ni accusation. il la laisse déverser, trésaille vaguement au t'es vraiment con qui parviendrait presque à provoquer un sursaut d'amour propre puis finalement non. rien. la patience sans borne qui découle, le regard neutre, la respiration posée. il attend. attend qu'elle s'arrête, qu'elle arrive au bout, que tous ses reproches soient crevés et vidés. à peine un froncement de sourcils, rien pour émettre un avis, parce qu'il a abandonné depuis longtemps sohan sa capacité à ériger une pensée comme sienne et en tenir le cap contre vents et marées. flexible à en mourir, mais jamais rompu, c'est une alternance d'exercices de souplesse qui n'en finissent jamais. elles l'étirent, toutes autant qu'elles sont, le font rentrer dans une boîte minuscule, et lui joue au contorsionniste de bonne grâce. "t'as fini ?" sans sarcasme, sans moquerie, aucune arme dans sa panoplie, il abandonne la question avec un intérêt sincère, comme s'il s'enquerrait de savoir s'il reste encore de l'essence dans le réservoir susceptible d'exploser. elle a envie de pleurer. c'est évident. il pourrait du bout de l'index la pousser et la regarder chuter, certain qu'il ne lui manque presque rien, qu'elle a déjà les pieds dans le vide et ne demande qu'à basculer mais il préfère soupirer, apposer méticuleusement le sparadrap sur sa peau comme s'ils n'étaient pas occupés à se faire du mal en même temps. "le plaisir on le contrôle pas forcément. les drogués non plus ne veulent pas se faire du mal dans le fond. mais ça me regarde pas, duly noted." il acquiesce mollement, il a mordu la frontière une fois, pas deux, même si dans le fond une seconde gifle ne le ferait pas plus réagir. il ne sort pas de ses gonds, pas avec l'une d'entre elles, quitte à paraître creux, évidé de toute substance, parce qu'il ne parvient pas à trouver sa propre limite, celle qui s'apparenterait à du selfcare, celle qui pourrait le sauver, le protéger d'être trop modifié, forcé, plié, au point de ne plus rien savoir de son identité. quand il croise ses pupilles il n'y voit qu'un désespoir profond dont il ne sait quoi faire et si kleio est un corps brûlant facile à serrer contre soi, sasha est intouchable. ça lui va bien, il a relégué depuis le premier jour ses propres besoins, éviter de s'interroger sur le fait qu'il soit tactile ou non- parce que ça risquerait de souligner des atrocités, toutes les fois où il a été le premier à s'asseoir sur son propre consentement ou sur ses exigences vitales ou humaines. "je dis pas ça pour te faire du mal, je choisis juste de ne pas te mentir et tu devrais en faire autant. personne te demande d'être un rayon de soleil, juste d'éviter de flinguer ce que tu es sasha." ah. ah. l'ironie perfide de la situation, trouver ces mots-là dans sa bouche à lui qui n'est pas un exemple de respect de soi mais ça ne l'effleure pas, il pense sasha et non sohan. il range ce qui a été sorti, rince le lavabo en évitant de trop s'attarder sur son reflet à la joue rougie dans le miroir. aucun commentaire à faire, comme si ça n'avait pas eu lieu, la même loi du silence qui s'applique à tout ce qui pourrait se passer entre eux. "je veux bien aller me faire foutre, mais tu vas d'abord me donner ton t-shirt taché, que je le pose au pressing avec le tapis de bain et la serviette. après ça tu seras libre de me haïr tout à ton soul mais là ça rentre pas dans le planning." comme si elle n'avait pas parler de mourir, comme si elle n'avait jamais été vulnérable, comme si tout était normal, avec les paillettes et le soleil qu'elle a évoqué, il tend la main. attend. patient. comme toujours. trop souvent. "change-toi sasha, et après…" il hausse les épaules, indique la porte d'un mouvement de tête, la promesse de disparaître, lui et son avis dérangeant si c'est ce qu'elle désire.
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MessageSujet: Re: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptyMar 24 Mar - 14:51

Silence. Vide. Aucune réaction de sa part. Pas d’égo blessé de s’être pris une claque par une fille. Pas de frustration, aucune colère dans le regard, même pas un semblant de tristesse, encore moins une trace de reproche. Nada. Le néant intersidéral. Il reste de marbre face à elle, fidèle à lui-même. Sohan le gentil, celui qui subit le moindre de leurs états d’âmes sans jamais s’offusquer, l’incarnation de la sérénité. Alors qu’en elle, c’est tout l’opposé qui se passe. Les émotions contradictoires qui tourbillonnent, l’étouffent, elle ne sait plus où donner de la tête entre cette colère inconnue qui la submerge, sa souffrance latente, qui reste présente, comme un bruit de fond, et la vague de culpabilité qui s’écrase sur elle, cette sensation désagréable d’avoir été trop loin, même si lui n’ira jamais dans ce sens. Elle ne sait rien faire d’autre que le fixer alors que sa poitrine se soulève à intervalle beaucoup trop rapproché. Le temps semble s’être arrêter, l’hystérie qui l’avait envahie commence à redescendre, sa rage n’ayant aucune prise à laquelle s’attacher en face, et elle à l’impression de sortir d’un mauvais rêve lorsqu’il lui demande si elle a encore de quoi cracher sa haine. Son souffle reprend un rythme normal, et elle détourne les yeux. « Oui, j’ai fini. » Quelques larmes roulent en silence le long de ses joues, sans qu’elle n’y fasse vraiment attention. Comme un trop plein après la tempête qui vient de la secouer, un besoin de laisser la coupe déborder, sans risque que ça ne tourne au drame. Pour ça, elle peut compter sur lui, sur sa discrétion. Si elle veut pleurer en silence sans se justifier, il lui laissera ce droit sans rechigner, contrairement aux filles, qui cherchent toujours à connaître la raison du pourquoi du comment. Loin d’être des plus bavardes, ça a souvent le don de l’exaspérer, surtout quand elle-même ne sait pas mettre de mots sur ce qui se passe, ne connaît pas les réponses aux questions qu’on lui pose. Elle l’écoute d’une oreille distraite alors qu’il parle de contrôle, de plaisir, de drogués. S’il savait… Pour l’instant, elle s’est bien gardée de parler de ses petites escapades aux pays des merveilles avec JP, parce qu’elle sait que ça ne ferait qu’aggraver sa situation, mais elle ne peut s’empêcher de noter l’ironie à ses dépens. Elle reste silencieuse, se contente de lâcher un soupir alors qu’il termine de s’occuper de son bras. Non pas qu’elle n’ait rien à dire, mais elle préfère éviter de monter à nouveau sur ses grands chevaux, déjà bien trop épuisée par la dernière cavalcade. Et puis, il n’a rien demander, Sohan. Il lui ferait presque de la peine, lui qui vient pour l’aider et qui se fait agresser en retour… Mais lorsqu’il lui parle de ne pas flinguer ce qu’elle est, elle ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil alors que le sarcasme se réveil en elle. « Flinguer ce que je suis ? T’es vachement bien placer pour me donner des conseils à ce sujet, non ? Le roi du je m’écrase pour céder à vos moindres désirs à quelque chose à dire ? » Elle pousse, dépasse certainement une limite, mais il a été le premier à choisir le chemin de la vérité, de la franchise, et elle ne voit pas pourquoi elle n’aurait pas le droit de le suivre sur ce sentier. Non pas qu’elle est consciemment envie de le blesser, mais plutôt de remettre les choses à leur place, de lui ouvrir les yeux sur son propre asservissement à Kleio la reine toute puissante, et à chacune des poétesses par extension. « Je vais pas te mentir, je crache pas dessus, ce serait mauvais de ma part vu comme j’en profite aussi, mais ne vient pas me faire la moral sur le sujet. L’hôpital, la charité, tout ça… » Elle le laisse ranger, nettoyer, comme il sait si bien le faire. La force de l’habitude, il va finir par connaître la maison comme sa poche si ça continue. Sasha continue de le fixer, alors qu’il tend la main pour récupérer son t-shirt où subsiste les traces de son crime. Elle l’ôte sans sourciller, loin d’être gênée de se retrouver en soutif face à lui, qu’elle ne considère même plus vraiment comme un homme à part entière. Et puis, il en a sûrement vu bien plus avec certaines d’entre elles, qui ne se gêne pas pour l’appeler pour des raisons bien plus agréables que Sasha, alors… Elle s’approche de lui, lui fourre le t-shirt dans la main, qu’elle attrape par la même occasion. « Je ne te hais pas, Sohan. » Elle plante son regard dans le sien, sans vraiment saisir pourquoi. Car on ne peut pas dire qu’elle l’aime à la folie non plus, de par son état de servitude, mais surtout pour la souffrance qu’il inflige sans le savoir à Dulcie la douce. Mais de là à le haïr… « Si je te haïssais, tu crois que je t’aurais fait venir ? » Elle lâche sa main, laisse glisser un soupir de lassitude entre ses lèvres, alors qu’elle détourne les yeux. « Je… Désolée pour la gifle. Je sais pas ce qui m’a pris. » Elle lève les yeux vers lui à nouveau, hésite, comprendrait s’il voulait partir après le discours qu’elle lui a servi, mais pas certaine de vouloir se retrouver seule, pas tout de suite, sans pour autant réussir à le formuler.
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MessageSujet: Re: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptySam 11 Avr - 23:25

l'aveu d'avoir enfin terminé avec ses sursauts d'humeur le laisse tout autant de marbre que le reste. froid. pas indifférent, juste tranquille. la mesure cardiaque reste profondément inchangée, rythme régulier qui vaut pour preuve que rien de tout ceci ne l'affectera en surface. rien d'autre qu'une rayure de plus sur le vernis mate, rien d'affolant, et il repousse les conséquences avec ce détachement qui le sauve dès qu'ils les côtoient. parce qu'à leur façon, elles sont toutes toxiques, tour à tour très douées lorsqu'il s'agit d’abîmer couche après couche, d'annihiler un peu plus ce qui pourrait rester de sa personnalité qui menace chaque jour un peu plus de finir dissoute.  il est trop placide sohan, évolue dans des sphères trop silencieuses et distantes, et à toujours l'attirer à elles, elles finiront sans doute par ruiner ça. il ne se pense pas indemne, pas avec sasha, mais déroule le fil de sa pensée avec une assurance tranquille. elle ne l'a jamais effrayé, s'il plie facilement à leurs caprices il n'en redoute aucune d'entre elles si ce n'est peut-être kleio qui pourrait bien receler d'idées toutes plus cruelles les unes que les autres.  il se fige quand elle réattaque. parce qu'elle réarme trop vite pour le pacifiste qu'il est. il tourne la tête, plante son regard dans le sien, pour le soutenir, pour jauger ce qui lui en coûterait de répondre, en énergie ou en relationnel. peut-être qu'elle a réussi à provoquer une onde de choc qui parcourt la surface, parce qu'il lui abandonne brièvement un rictus moqueur. celle-là, elle passe mal, elle a un goût amer tout contre la langue. il a l'aplomb de tenir quand il veut bien, quand on a suffisamment planté les éperons dans les flancs pour forcer le mouvement. "t'as raison sasha, crache donc sur ce que tu es bien contente d'exploiter pour ton confort, bonne tactique. je t'accorde un six sur dix pour la performance." il pourrait fuir, essayer de justifier, de tourner la réalité à son avantage, mais ce n'est fondamentalement dans sa nature. parce que ça passe mal, qu'elle vienne oser lui cracher au visage quand il a à peine fini de s'occuper d'elle pour une énième fois. quand elle a été bien contente d'abuser des accords silencieux, de sa fiabilité, de sa réactivité hors pair. "tu devrais te demander sur qui tu peux compter vraiment, ça t'aiderait peut-être à revoir qui tu peux essayer de blesser, et qui tu devrais épargner." pas qu'il soit indifférent à ses larmes, mais plutôt qu'il les écarte du tableau, parce qu'une sympathie poussée de sa part ne ferait sans doute que la dégoûter, et qu'il n'a pas d'énergie à dilapider dans des placements vains. elle rétro-pédale, fait semblant de s'en laver, et n'obtient rien de plus qu'un haussement d'épaules blasé. "tu craches pas dessus mais. t'as juste tout dit, avec ton mais." elle le rend amer, mais ça passera, comme toujours. la rancune est vite lavée, elle n'accroche pas, malgré les aléas de plus en plus violents qu'elles lui font subir. son regard accroché dans le sien, sans tentative de le laisser glisser sur le corps qu'elle dénude, il patiente, parce que c'est sans doute ce qu'il fait le mieux. la laisse le piéger sans le moindre sursaut. "à d'autres sasha. il existe encore la loi de l'intérêt personnel dans ce monde. on cherche le confort, le pratique, quitte à oublier un peu son ressentiment si ça peut nous apporter quelque chose de positif en retour. t'aurais fait quoi, si tu m'avais pas eu sous la main ? je te blâme pas, je veux que tu sois au moins honnête vis-à-vis de toi-même." il hait la salle de bain et ce n'est qu'à cet instant précis qu'il le réalise. ils étouffent dans cette maudite pièce. ses excuses les oppressent un peu plus. ça laisse encore moins de place pour l'oxygène. c'est là que le regard glisse, avise qu'elle finira par avoir froid, et lui donne le déclic pour bouger. "ça arrive." parce que c'est ça les gifles non ? ça arrive brutalement sans prévenir. "tu devrais t'habiller, tu vas avoir froid. je vais te faire un thé, et ça ira mieux." il impose, l'air de rien, la communication est rompue sans porter en son sein une once d'hostilité. il se détourne, tapis de bain et t-shirt pour gains malencontreux alors qu'il quitte la pièce, redescend pour visiter les placards de la cuisine. pas dérangé de fouiller l'intimité de la famille love, juste trouver du temps et mettre de l'eau à chauffer.  il croise les bras contre son torse en s'appuyant contre le plan de travail. la plupart des sujets de conversation bannis, incapable de définir si elle disait vraie en prétendant ne pas le haïr, il laisse son flegme prendre racine. "tu désires être seule ?"
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MessageSujet: Re: fear of the water :: sasha   fear of the water :: sasha EmptyLun 13 Avr - 18:36

Serait-ce un sursaut d’égo qu’elle apercevrait en lui ? Il en serait donc doté, finalement, contrairement à ce qu’elle pensait ? Il réplique, le coin des lèvres soulevé en un rictus qu’elle ne lui soupçonnait pas, et ça lui arracherait presque un sourire, de voir qu’après tout, il possède une colonne vertébrale, qu’il est capable de se redresser de lui-même, voir carrément de mordre. Elle arque un sourcil en sa direction. « La bête a donc des crocs ? Ils sont apparus pendant la nuit ? » Elle se moque en douceur, un léger sourire aux lèvres, presque fière d’avoir réussi à toucher une corde sensible, de l’avoir pousser assez loin pour qu’il réagisse, enfin, et malgré toutes les émotions contradictoires qu’elle peut avoir à son égard, il remonte automatiquement dans son estime. Elle fuit de nouveau son regard lorsqu’il lui parle de loyauté, de qui blesser, qui épargner, parce qu’elle sait qu’il a raison, dans le fond, mais c’est plus fort qu’elle. Mécanisme qui la poursuit depuis toujours, elle a toujours eu plus facile à repousser ceux qui désire l’aider que ceux qui préfère l’entraîner vers le fond. Système de défense – ou plutôt penchant autodestructeur – qui tend à blesser quiconque aura le malheur de lui tendre la main, de cracher sur l’aide offerte sans arrière-pensée, parce qu’elle ne supporte pas qu’on lui fasse la charité, qu’on la voit comme une b.a. à accomplir pour améliorer son karma. Qu’on la voit comme un animal blessé, qui a besoin d’attention. Pourtant, c’est bien ce qu’elle est. Et même si elle refuse de l’admettre, c’est ce qu’elle cherche, qu’on lui donne de l’attention, qu’on la remarque, qu’on s’occupe d’elle. Que quelqu’un finisse par passer les barrières, les herses, les douves remplies de pieux acérés, que quelqu’un s’accroche assez longtemps pour réussir à atteindre la Sasha de l’intérieur, celle qui ne demande qu’à être aimé pour ce qu’elle est, malgré la maladie, le dérèglement du cerveau qui l’empêche de voir la vie en rose. C’est tellement plus simple de se laisser entraîner dans les profondeurs, de glisser avec qui voudra goûter à sa noirceur, qui revêt un côté mystique pour certain, presque excitant, l’impression de toucher un interdit du bout des doigts, l’espace d’une soirée, sans réaliser une seule seconde que cette expérience unique pour eux n’est autre que son quotidien à elle. Elle hausse les épaules à son laïus sur l’honnêteté, lève les yeux au ciel, soudainement trop épuisée pour poursuivre la joute verbale, préfère éviter de rentrer dans des détails dont elle ne peut divulguer la moitié. « Crois ce que tu veux, si ça te fait plaisir. Mais y a un gouffre entre l’indifférence et la haine. » Ce n’est peut-être pas le choix de mots le plus appropriés, mais il devra s’en contenter. Il semble accepter ses excuses, ne se formalise pas de la gifle, et le silence s’installe, presque gênant alors qu’elle ne sait pas quoi dire après tout ce qui vient de s’échanger. Il rompt le charme, la ramène à la réalité, froide, alors qu’il prend les commande, l’espace d’un instant, et elle se laisse faire, légèrement apathique après avoir dépensé plus d’énergie qu’elle n’aurait pensé. « Okay… » Elle le laisse descendre dans la cuisine alors qu’elle se dirige vers sa chambre, attrape un gros sweat à capuche un peu large, aux manches trop longues, parfait pour camoufler les bandages. De toute façon, on ne peut pas dire que qui que ce soit lui prête assez attention dans la famille pour remarquer qu’elle s’est coupée, si elle fait le minimum pour garder ça concilier sous une manche un peu longue. Elle le retrouve dans la cuisine, adosser au plan de travail, sur lequel elle vient s’asseoir, à côté de lui, alors qu’elle attend que l’eau bout. Elle hésite face à sa question, arrête le oui qui lui viendrait naturellement avant qu’il ne franchisse ses lèvres, se dit qu’elle pourrait essayer d’endiguer ce reflex d’autodestruction, pour une fois. « Je… Non, je ne crois pas. Si ça te dérange pas ? » Elle lui laisse une échappatoire, se refuse à utiliser le privilège de sa docilité, surtout après la discussion qu’ils viennent d’avoir. « Après si tu veux partir, je te retiens pas. » Mais elle espère secrètement qu’il restera, pas encore certaine de pouvoir de nouveau affronter sa solitude sans risquer un nouveau dérapage, l’équilibre à peine retrouvé encore trop fragile.
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