right where you want me (ellie)

The reasons I can't have you, are so easy to fix
I didn't really plan to, but I'ma do it for this
The reasons I can't have you, isn't so complicated
Baby if you let me I won't hesitate

Il l'a fait. Il a réussi à être en retard en retenue, retenue qu'il a obtenu parce qu'il était trop souvent en retard en cours. L'ironie du sort. Un acte manqué. Appelez ça comme vous voulez, mais le résultat était là. Il presse le pas dans le couloir, son allure faussement décontractée donne le change. À l'intérieur, il bouillonne de nervosité. Il sait qu'il a intérêt à se calmer si il veut pouvoir prétendre à Stanford ou UCLA. La plupart des élèves de ce lycée ont papa et maman derrière pour soudoyer le doyen si jamais leurs dossiers s'avèrent trop compliqués à être accepté, mais c'est pas le cas de Monroe. Monroe il ferait jamais quoique ce soit pour décevoir ses parents ou les mettre dans une situation inconfortable. Les petites conneries d'adolescent, ça passe, mais à partir de l'année prochaine, ses choix pourront avoir des conséquences sérieuses sur son avenir. Alors ouais, à un moment donné faudra qu'il se calme. Qu'il arrive enfin à se lever le matin, lui cette putain de marmotte qui avait besoin de douze heures de sommeil par nuit pour affronter la vie réelle. La vie réelle, justement, l'attend derrière cette porte. Il a même pas eu le temps de réfléchir à une bonne excuse à donner au surveillant, heureusement que mentir est sa seconde nature.

Enfin il trouve le courage de tourner la poignée, cette fois-ci il essaie même pas d'aborder son célèbre demi-sourire qui le fout souvent dans la merde. Toutes les têtes se tournent au bruit de la porte qui s'ouvre.  À l'exception de celle du surveillant qui lui fait juste un signe de s'asseoir sans même lui accorder un regard. Mod se dirige jusqu'au dernier rang, aucune envie d'être aux premières loges. Ceci étant dit il se rend vite compte que cette heure de retenue est plus digne d'un cirque qu'une heure de punition. Tout le monde discute, certains écoutent même de la musique. Mod jette un coup d'oeil circulaire et c'est là qu'il la voit, à deux pupitres de lui. Raté de battement de coeur, salto arrière dans sa cage thoracique. Il peut même sentir les effluves de son parfum de là où il se trouve. Elle ne l'a pas remarqué, du moins pas encore. Maintenant il est mal à l'aise, il sent ce poids bien familier sur sa poitrine. Cette nana lui fait perdre tout ses moyens. À chaque putain de fois. T'es la dernière personne que je m'attendais à voir ici Lancaster. Evidemment qu'il fallait qu'il lui parle, il pouvait pas faire le mec cool et détaché, ça non. À chaque fois qu'il croisait son chemin, il se transformait en putain de puppy.

bah bravo. te voilà coincée au milieu de tout le bas peuple de golden oak. des fausses racailles entrées ici seulement car papa et maman ne veulent pas salir leur réputation dans leur petit quartier de bourges. et en général, quand les paternels glissent un billet sous le bureau, on est capable de dérouler un tapis rouge sous les pieds du pire cancre de l'état. alors bon. tu sais bien que ta présence ici n'aura pas de conséquence sur tes college applications. mais tu dois l'admettre, ça te fait chier. un peu trop tard pour s'en rendre compte. t'aurais dû y penser avant de te défouler sur cette deuxième année à la cafétéria. deux trois mots de travers, et le contenu de ton verre s'était vidé sur son chemisier blanc. oups.

heureusement pour toi, la retenue dans ce bahut ressemble plus à une salle de détente qu'à une salle de détention. le surveillant t'as filé une feuille, et t'as choisi la place la plus au fond possible. si t'avais pu te cacher dans le mur, tu l'aurais fait. mais là, pas vraiment le choix. tant pis, il serait peut-être temps d'assumer que ses actes mènent à certaines conséquences. "l'obéissance aux règles asservit-il l'homme ou le libère-t-elle ?" qu'est-ce que tu peux bien répondre à ça ? les règles, tu les as toujours suivies, les parents lancaster n'ont pas eu besoin de réparer beaucoup de pots cassés de ta faute. clarissa, petite princesse parfaite. et si ils te savaient ici ? let's be honest, le paternel serait le premier à être fier de sa fille. fier de sa fille qui s'est défendue, fier de sa fille qui ne s'est pas laissée marcher dessus. il est sans pitié, ton père. et comme il dit si bien, la fin justifie les moyens.

les écouteurs dans les oreilles, tu soupires de lassitude. alors que tu gribouilles sur le coin gauche de la feuille encore blanche, tu remarques, du coin de l'oeil, un nouvel arrivant s'installer à deux tables de toi. ce n'est que lorsqu'il t'adresse la parole que tu lèves les yeux, en haussant les sourcils. dixon, tu lâches, un léger sourire aux lèvres.  si on m'avait dit, il y a un an, que je me retrouverais dans cette salle à côté de toi, je l'aurais jamais cru. monroe dixon. un gars sympa. autrefois, tu représentais sûrement le parfait cliché de la new-yorkaise à ses yeux. et te voilà coincée dans ce trou paumé avec lui. encore pire, en retenue. il fallait le faire. qu'est-ce que t'as foutu ? tu enlèves tes écouteurs, et tu te penches en avant, histoire qu'il puisse t'entendre. l'index droit sur les lèvres, tu murmures, avant de rire ; promis, j'dirai rien.

Davenport, c'est les têtes qui se retournent, les langues qui fourchent et les hanches qui se balancent. Elle a le rôle principal de 99% de ses fantasmes de puceau les plus crades. Elle lui fait tourner la tête, même les soirs de lune calme. Elle fait de divines apparitions dans ses wet dreams, c'est dur pour lui d'entendre d'autres mecs la salir de leurs envies impulsives dans les vestiaires. Tout le monde veut une part de Davenport et Monroe le premier. Il la connait depuis toujours, c'est peut-être ça le pire. Il a jamais pu y échapper car elle a toujours fait partie du tableau. Ses longs cheveux noirs, il en connait l'effluve, il se nourrit de chaque intonation de sa voix. Il a comprit depuis longtemps que y avait rien de sain dans l'obsession qu'il voue à la cheerleader. Si la paire de couilles qu'il avait entre les jambes décidait finalement de se réveiller, il espérait vraiment que leur première utilité serait de rassembler son courage pour le pousser à lui quémander un date. Un date avec Ellie Davenport, du putain de délire. Du délire dans lequel il avait envie de se perdre, mais pour le moment sa seule option c'était de jerk off sur son compte instagram et vivre jusqu'au prochain jour où elle remarquerait sa misérable existence.

Royale, impétueuse, Davenport bénit sa journée d'un sourire à son attention lorsqu'elle lève les yeux vers lui. Dévoilant un rang de petites perles blanc immaculé. La New-Yorkaise dans toute sa splendeur, de celle qui vous donnait envie de devenir chauffeur de taxi dans le but de partager votre espace vital avec elle une fois au moins dans l'espace d'une vie. De là où il est assis, il peut sentir des effluves de vanille, ou bien de caramel. L'un ou l'autre lui donne putain de chaud. Dieu merci, la fenêtre est ouverte. Dixon le puceau sent son coeur faire des triples loopings dans sa poitrine. Son crop top YSL laisse apparaitre ses abdos bronzés. Cette heure de retenue vient de se transformer en scénario fantasmagorique. Dommage qu'ils soient entourés d'autres lycéens et qu'une odeur lancinante de Panda Express réchauffé hante la pièce comme un lendemain de soirée. Reprend toi Dixon putain. Il prend son air le plus dégagé, celui du mec qui en a strictement rien à foutre de tout si ce n'est son prochain workout et l'hydratation de ses cheveux. Rien d'excitant cette fois, désolé de te décevoir Davenport. Schneider m'a encore foutu trois heures de colle parce que je suis encore arrivé en retard. J'adorerai que son mari décide enfin de faire son taff et nous la détende une bonne fois pour toutes. Sexiste et vulgaire. Bien joué Dixon, elle va tomber amoureuse de toi en un rien de temps. Il regrette instantanément ses paroles. Comme quoi à trop essayer d'être cool, on devient un putain de looser. Mod se racle la gorge, jette un coup d'oeil circulaire à la pièce comme si il allait y voir le restant de sa dignité dans un coin. Et toi, pourquoi t'es là ? T'as encore fait pleuré quelqu'un ? La réputation de Davenport, tout le monde la connait. Nombreuses sont les victimes. Monroe se contente de baiser le sol sur lequel elle marche. Une nouvelle preuve qu'il est pas si différent des autres.

tu le sais. tu sais bien que tu rends fous les garçons du lycée. tu prends un malin plaisir à faire voler ta minijupe de cheer dans les couloirs, à te baisser pour refaire tes lacets devant la salle de classe, ou à faire valser tes cheveux en arrière d'une façon nonchalante. tu ne cherches pas à les séduire pour les avoir, non. de toute façon, t'es pas née de la dernière pluie. tu pourrais mettre n'importe quel mec de dix-sept piges dans ton lit, célibataire ou non. toi, ce que tu cherches, c'est les mettre à tes pieds. tu te délectes de leurs regards appuyés quand tu passes devant eux. leurs vains efforts pour entamer une piètre discussion. et même leurs commentaires grossiers sur tes seins ou tes fesses, tu les apprécies. la sirène davenport les charme tous. et dixon le premier. 

ce gars, tu le connais depuis à peu près toujours. du plus loin que tu te souviennes, tu le vois à tes côtés. enfin, derrière toi, plutôt. un gars gentil, si tu devais le décrire. toujours à te courir après comme s'il en jouait sa vie, à t'aborder dans les couloirs pour complimenter ta nouvelle coupe de cheveux, à te lancer des regards sur le terrain avant le début du match. il te donne de l'attention, et t'aimes ça. et comme d'habitude, tu joues. tu profites de la situation. t'es cinglée, ellie. et tu le sais. tu ne t'imagines pas leur faire des enfants ou encore pire, tomber in love. le soir, tu fantasmes sur ces puceaux se lustrant le poireau sur ta nouvelle photo de profil. ils te veulent. t'es inaccessible. ils le savent, et toi aussi. c'est la seule satisfaction que tu recherches et que tu tires de tout ça. mais ça te suffit.

parfois, tu te poses la fameuse question. celle qui revient toujours quand tu te lances dans tes jeux tordus. pourquoi ne pas en profiter un peu ? une nuit ou deux, pas plus. de toute façon, ce ne serait pas la première fois que tu t'amuserais d'une session making out avec l'un des joueurs de l'équipe. le garnement a bien grandi, et c'est clair qu'un monde sépare le monroe actuel de celui qui jouait avec toi à la marelle. tu me déçois, dixon. montre nous un peu plus de niaque, je t'en prie. pour toi, il peut rester dans le même panier que les autres. encore un joueur de foot de plus qui se prend pour un pablo escobar version prépubère. mais je t'en prie, occupe-toi-en, va la détendre toi-même. on verra bien si il y en a dans le pantalon., tu lui lances, un sourire espiègle aux lèvres. s'il veut faire le malin, qu'il en assume les conséquences. tu ricanes quand il te demande ce que tu fous là, assise sur cette chaise au milieu de la plèbe. il sait te parler, lui. 10/10 pour l'effort d'avoir pensé à mentionner ton petit coeur de pierre. ah, si ce n'était qu'une seule personne... fais attention à toi, tu seras peut-être le prochain, dixon.

Il se demande si elle a idée de ce qu’il ressent pour elle. C’est un miracle que cette luxure rampante ne soit pas contagieuse parce que bordel, c’est clair que ça le consume jusqu’à la moelle. Il se demande quel goût elle a, si le paradis qu’elle promet est réel ou si elle n’est que l’illusion d’elle-même. Le fantasme de la cheerleader que personne peut attraper si ce n’est le quarter back archi con. Monroe est pas naïf au point de croire que ces nanas là s’intéressent vraiment à un mec comme lui mais des fois il flirte avec l’idée. Une fille lui avait un jour dit qu’il avait aucune idée d’à quel point il était beau et que c’était tant mieux, autrement il serait un véritable connard avec les filles. Mais n’en était-il pas un au final ? Une pensée brève pour Dulcie, celle qu’il avait sali sans aucune hésitation à l’époque dans le but de prouver à tout le monde qu’il était capable de la lever et se faire une meuf. Tellement stupide. Maintenant il vit avec son mensonge et sa culpabilité. Si Ellie apprenait qu’il n’était qu’un putain de puceau complexé, elle le trouverait sûrement encore plus pathétique. Quoiqu’il en soit, il y a un truc qu’il apprécie avec Davenport, c’est qu’elle ne lui donne pas l’impression d’être une pauvre merde. Elle flirte, elle allume. Ouais finalement, y a moyen qu’elle sache exactement quel genre d’effet elle a sur les mecs. Et qui peut la blâmer ?

Sa répartie est cinglante, excitante, le pousse un peu dans ses retranchements et l’adolescent tressaillit sur sa chaise. Elle lui demande de lui montrer un peu de niaque et il a franchement envie de lui montrer autre chose. “Wow non merci, je préfèrerai détendre quelqu’un d’autre.” Il assume pas, il se râcle la gorge. Se repositionne encore sur sa chaise. C’est dur de jouer les gros queutards quand on n’est qu’un puceau maladroit mais ça fait des années que Mod s’y attèle alors il continue sur sa lancée. Il arrive pas à croire que parmi tous les gens avec qui il aurait pu se retrouver en retenue, c’est Davenport qui a atteri au pupitre voisin. Elle s’embellit d’année en année. Il laisse son regard caresser sa bouche puis ses grands yeux de biche. Elle le menace d’être le prochain et c’est comme une cuillère de miel dans la bouche avide de Mod. Apparemment, le printemps sera sucrée. Il essaie de reprendre mentalement son souffle. Il peut sentir un battement un peu trop fort ici-bas. Il est quasi-sûre qu’avoir la gaule en heure de retenue lui vaudra au moins deux chefs d’inculpation. “Bon alors quoi de neuf ? On a une heure à passer alors autant catch up un peu. Quoi de nouveau ? Les amours ? L’équipe de cheerleading ? Raconte moi tout comme si j’étais ta meilleure copine et que cette salle de retenue était une pyjama party.” Wow, clever. Il s’impressionne lui-même. Avec un peu de chance elle terminerait pas sa journée en écrivant dans le group chat qu'elle partage avec ses copines à quel point c'est un putain de tocard.

ah, les garçons. si l'on devait te remettre un diplôme, ce serait sûrement celui d'avoir la tchatche avec les membres du sexe opposé. d'où vient ce charmant don ? t'en sais rien. probablement de ton enfance. depuis que tu tiens sur deux pattes, tu amadoues le père davenport pour obtenir ce que tu désires. alors au fil du temps, t'as appris à maîtriser la tête de chien battu à la perfection. mais avec les garçons de golden oak, c'est différent. tu sais bien que ce ne sont pas tes grands yeux larmoyants qui les feraient fondre, mais plutôt ce qui se trouve dans ton soutien-gorge en dentelles et entre tes jambes. des êtres si faibles, les adolescents. ils feraient n'importe quoi pour avoir le privilège de goûter rien que le temps d'une seconde ton gloss à la fraise. alors pourquoi faire comme si tu ne le savais pas ? autant en profiter, qu'ils se rendent pour une fois utile.

dixon, c'est clairement le mâle alpha de golden oak par excellence. grand, baraqué, footballer. évidemment. ce besoin d'être regardé, d'attirer l'attention pour se sentir vivant. au final, peut-être que vous vous ressemblez plus que tu ne le penses. ses histoires avec une certaine dulcie sont venues à tes oreilles. typiquement le genre de mec à raconter ses ébats à ses coéquipiers dans les vestiaires, à s'en vanter sur insta et à étaler ça sur la place publique. ça, ça peut briser une fille. ça peut enterrer sa réputation, et, avec, son estime de soi. toi, tu t'y es habituée. tu t'es habituée à ce qu'on te crie des remarques salaces quand tu arrives sur le terrain en mini-jupe. à ce qu'une de tes camarades vienne te voir pour te demander si la fameuse rumeur comme quoi tu as make out avec le quarterback dans les toilettes est vraie. comme on dit, toute publicité est bonne à prendre. s'il faut devenir une légende de ce lycée comme ça, alors soit. tu lèves les yeux au ciel alors qu'il sort une phrase qu'il regrette déjà. évidemment. mal à l'aise, il se tortille sur sa chaise, et tu ricanes intérieurement. alors pour se rattraper, monroe te propose de papoter durant l'heure restante. honnêtement, rien ne pourrait être pire que de continuer à tenter de rédiger cette stupide dissertation. alors tout en soufflant, tu poses le menton sur ta main, accoudée sur le pupitre. oh, tant à raconter, tu te doutes bien que la vie d'ellie davenport est digne de celle des kardashians. tu lâches, avec une pique d'ironie. franchement, chaque jour, je rêve un peu plus de me casser de ce trou paumé où rien ne se passe. les amours ? tu nie de la tête en haussant les sourcils, l'air dépitée. un, je n'ai pas le temps pour une chose pareille. deux, ce n'est pas comme si le choix était bien grand. t'espère le piquer avec cette remarque. qu'il soit vexé, ou peut-être, au contraire, turned on ? on ne sait jamais. et le cheerleading, ce serait peut-être plus intéressant si l'équipe qu'on est censées supporter se fatiguait un peu plus sur le terrain, non ?