chaos ;; bro sis foursome

when you’re loving more, caring less
it’s the highs and lows with no regrets  
and we wanted it all then, but we’re never running out
we'll be free spirits

Sortie ciné et shopping avec Liv, elle ne pouvait que dire oui. Surtout après les derniers évènements. Les montagnes russes émotionnelles de ces dernières semaines l’ont presque achevée. Entre l’engueulade avec Liv au sujet de Lip, la discussion la plus angoissante de sa vie avec Sander, l’enterrement de la vieille carne, et l’avortement, on ne peut pas dire que sa vie ait été un long fleuve tranquille. Mais ces derniers jours, le calme semble être revenu. Si Liv lui en veut sûrement encore, elle semble prête à passer au-dessus, du moins assez pour continuer à la voir. Et depuis son passage à la clinique, les choses se sont enfin apaisées entre Jules et elle. Depuis qu’elle a enfin accepter qu’elle ressentait réellement quelque chose pour lui, et qu’elle a réussi à prononcer ces mots qu’il attendait tant, à lui céder enfin du terrain sans prendre la fuite, à faire taire cette peur de s’attacher de trop, leur relation est nettement moins chaotique. Même si elle a encore du mal avec les démonstrations d’affection en public, elle fait un effort, pour lui, parce ça en vaut la peine, parce que dans le fond, ce n’est pas si désagréable de savoir qu’il est là. Mais cette après-midi, elle se la réserve pour Liv. Hors de question d’oublier sa meilleure amie au profit d’un mec. Et ça lui réchauffe le cœur, de voir qu’elles sont encore capables de passer une après-midi entière en toute simplicité, malgré tout ce qui a pu se passer entre elles, de voir que le naturel prône encore dans leur relation. La blessure n’est sûrement pas oubliée, mais elle semble au moins commencer à se cicatriser. Et c’est des sacs pleins les mains que le taxi les déposent devant la maison Castel, histoire de pouvoir se poser un peu tranquillement avant de ressortir, et de se débarrasser des achats. « Oui bien sûr, pas de souci ! » Elle lui répond avec le sourire, sans poser de question. Elle sait parfaitement que normalement, c’est son frère qui l’accompagne pour choisir ses tenues, mais apparemment elle a plus de mal à lui pardonner qu’à elle. Non pas que ça la dérange plus que ça, vu tout l’amour qu’elle peut porter au frère Castel, mais elle sait à quel point c’est dur pour Liv, et ça, ça la dérange. Juste pour ça, elle aimerait que les choses s’apaisent entre le frère et la sœur. « Je dirais pas non. J’arrive. » Elle pose ses sacs dans l’entrée à côté de ceux de Liv, s’apprête à la rejoindre dans la cuisine quand elle voit son amie revenir en arrière, la tête tournée vers le canapé. Artemis suit son regard, et quelle n’est pas sa surprise lorsque son regard tombe sur son frère, en compagnie de son demi-frère. Elle hausse les sourcils, essaie d’appréhender la vision qui s’offre à elle, et la remarque de Liv ne lui échappe pas. Un pull du Castel sur les épaules du Gray. Il ne lui en faut pas plus pour que les pièces du puzzle se mettent enfin en place dans sa tête, et elle ne peut retenir le rire sarcastique qui s’échappe de ses lèvres avant de s’adresser à Sander. « Et tu vas encore me dire que y a pas de deal, hein ? Que je me fais des films ? A d’autre. » Elle ne se laissera plus avoir, tout est clair comme de l’eau de roche. Et elle ne peut s’empêcher d’enfoncer le clou, alors que ses prunelles se pose sur Lip. « La meilleure pote de ta sœur, ça t’as pas suffi, fallait aussi que tu tape son meilleur ami ? »

c’est. juste. un. pull. argument de taille. un simple pull qui entraine mille et une questions. le pourquoi qui commence à tourner en boucle sans pour autant trouver un semblant de réponse cohérente. il n’y a aucune raison suffisamment valable à tes yeux pour que sander porte le pull de ton frère. rien. un c’est pas à toi que je parle te brules les lèvres, mais tu le retiens pour quelque chose d’un peu plus doux. plus calme. parce que tu sens déjà la tension dans les mots de ton frère et même si tu passes le plus clair de ton temps à l’éviter, tu n’as pas forcément envie de le braquer non plus. « ne me prends pas pour une imbécile s’il te plait » c’est la seule chose que tu demandes. les premiers mots que tu lui adresses. une certaine rancœur toujours présente, malgré tout. le silence imposé est difficile à tenir, parce qu’il est et restera ton frère et que tu as envie de lui raconter toutes les choses qui se sont passés dans ta vie depuis que tu as appris pour sa connerie, comme il le dit si bien. connerie qui revient bien évidemment dans la discussion. encore une fois. « t’étais pas obligée de remettre ça sur le tapis » que tu souffles a destination de ta meilleure amie. c’est dingue a quel point tu as du mal à passer au dessus de cette histoire. ça fait toujours quelque chose d’entendre que ta meilleure amie a couché avec ton frère et quand tu entends la suite, tu as l’impression de prendre presque une nouvelle claque dans la figure. tu veux pas y croire. tu peux pas y croire. mais en même temps, ça pourrait expliquer le pull. alors quand tu entends ton frère lui parler avec son charme habituel, tu peux pas t’empêcher d’intervenir. « arrête tes conneries lip. il y a quelques semaines encore tu passais ton temps à l’insulter de tous les noms et aujourd’hui vous regardez un match comme deux personnes civilisées ? » c’est trop facile et absolument pas logique. Il semblait y avoir tellement de haine entre eux, que tu peux pas croire qu’en l’espace de quelques semaines ils se soient simplement réconciliés. « t’as comblé mon absence avec sa présence ? » tu baisses les yeux l’espace d’un instant, regrettant presque cette pensée dite à haute voix. en espérant qu’il te dise la vérité. si ignorer ton frère est difficile, tu sais bien que pour lui, la solitude l’est tout autant et qu’il a forcément compenser ton silence d’une manière ou d’une autre. et ton regard se pose à nouveau sur ton frère. puis sur sander. des allers et retours à la recherche d’un coup d’oeil, d’une émotion qui trahirait quelque chose. un je ne sais quoi qui donnerait soit raison à artemis soit raison aux garçons. tu poses ton regard finalement sur sander en entendant sa question. pas sure de vouloir y répondre. un ça ne te regarde pas serait bien malvenu, alors tu éludes. « non, j’ai la rancune tenace, nuance. » t’es même pas sure d’avoir pardonné à artemis. quoique non. tu ne lui as pas pardonné c’est sur, parce que depuis, d’autres choses se sont ajoutées et font que pardonner devient vraiment compliqué. cette sortie shopping, c’était aussi une façon de voir si tu arrivais à passer au delà de l’amertume. le shopping semble apaiser les moeurs. on pourrait presque dire que votre amitié se porte relativement bien tant que les prénoms de ton frère et de rusty ne sont pas abordés. alors que tes prunelles se reposent sur ton frère, tu sais pas quoi lui répondre. c’est plus compliqué que ça, parce que tu as gardé pour toi l’épisode artemis/rusty et que si il savait, il comprendrait peut être mieux le pourquoi de cette sortie shopping. « si tu avais été honnête dès le départ on en serait pas là » un pincement au coeur, parce que tu connais ce regard sur le visage de ton frère, celui qui est blessé, qui menace d’éclater. au fond, c’est pas tant d’avoir couché avec artemis que tu lui reproches. c’est de te l’avoir caché et d’avoir surtout agi comme si de rien n’était, là où artemis, elle, avait du mal à te regarder droit dans les yeux. tu as envie de passer à autre chose, d’avoir peut être une vraie conversation avec ton frère, en tête à tête qui te permettrait de passer au dessus de tout ça, mais quelque chose te dit que c’est sans doute pas pour aujourd’hui. « quelles ambitions de paix ? » pas de paix pour le moment, pas tant que la présence de Sander ici ne sera pas éclaircie.

Elle offre un regard désolé à Liv, bref mais assez insistant pour que sa meilleure amie comprenne sans que les deux autres aient le temps de capter quoi que ce soit. Le sujet restait tabou, et elle donnerait tout pour revenir en arrière et ne pas commettre la plus grosse connerie de sa vie. Pour ce qui en avait découlé, elle se serait passée sans problème de cette soirée dans ses draps. Elle arque un sourcil, refuse de se laisser avoir par leur petit manège à tous les deux. Qu’ils disent ce qu’ils veulent, elle sait, elle en est persuadée, il y a bien plus qu’une simple histoire de match ou de pull. « Regarder un match, c’est ça, votre petit nom de code pour pas vous faire pincer ? C’est mignon. » Elle ne se défait pas de son sourire narquois, avant de se tourner vers Sander, qui essaie comme il peut de détourner l’attention, de ramener la conversation n’importe où tant qu’on ne parle pas d’eux. Il lui a déjà fait le coup, sur le bord du terrain, après son malaise, et le voir recommencer, enclencher le mécanisme aussi rapidement, ça ne fait que confirmer ce qu’elle pense. « Journée shopping, mais je suis sûre que c’est moins intéressant que le pourquoi du comment de ta présence ici. » Le sourire qui s’envole, parce qu’elle met en péril ce semblant de réconciliation pour lequel Liv s’est débattue, et parce que mine de rien, ce n’est pas lui qu’elle cherche à blesser, loin de là. Mais c’est plus fort qu’elle, la présence du frère Castel vient réveiller les tensions, ces semaines entières à garder Liv à distance parce qu’elle était incapable de la regarder en face, une fois l’alcool évaporée et la gravité de la connerie intégrée. Et ça lui avait couté, de garder à l’écart la seule personne en qui elle avait confiance, la seule avec qui elle se sentait libre d’être elle-même, sous toutes ses facettes. Le regard qui se plante sur Lip, qui ose revenir sur la soirée, insinuer qu’elle se place en victime, et ça vient titiller la rage qui sommeille. « Je te signale que je l’assume, ma connerie, contrairement à d’autre. » Elle avait foutu la merde, cette putain de connerie, et il avait fallu une gueule de bois combiné à une bonne dose de frustration pour qu’elle finisse par l’admettre, mais elle avait fini par dire la vérité à Liv. Même si ça signifiait de la distance, du froid, ou même la perdre. Elle ne pouvait plus garder ce secret pour elle. Et si lui n’avait pas été capable d’être honnête avec sa sœur, ce n’était pas son problème. Elle lève les yeux au ciel à la remarque de Sander, ne peut retenir le soupir qui lui échappe alors qu’il essaie encore de nier l’évidence, ce qui commence à l’exaspérer. « Et toi, t’as quel âge pour pas assumer ce qui se passe ici, pour de vrai ? » Parce que pas sûre qu’on puisse compter sur le Castel pour ça. Et si quelques jours plus tôt, on aurait pu lui reprocher sa mauvaise foi, à refuser de s’afficher avec Jules, à le voir loin des regards indiscrets pour mieux le tacler en public après, aujourd’hui c’est différent. Elle a enfin accepté qu’elle puisse ressentir quelque chose pour lui, et même si elle a encore du mal avec les démonstrations d’affections en public, elle le tolère. Elle serait presque tentée de leur faire une petite piqûre de rappel, de citer Sander et son pas elle que je veux, mais elle se retient, alors qu’elle peut sentir une Liv qui commence à s’énerver, et ça, ça lui fait peur. La violence de Lip, l’indifférence de Sander, elle s’en contre fout. Mais Olivia la douceur incarnée qui commence à s’énerver, ça ne peut rien présager de bon. Elle scrute le visage de sa meilleure amie, et elle ne sait plus quoi faire. Elle essaie comme elle peut de se contenir, parce que leur amitié est encore fragile, et qu’elle refuse de la perdre pour leur connerie. Et parce qu’elle n’est pas encore fixée sur sa relation avec Sander, tiraillée entre l’envie de le secouer pour qu’il s’assume et l’impression que c’est le meilleur moyen pour qu’il refuse de lui parler par la suite. Elle aimerait pouvoir fuir, loin, les laisser à leur sauterie secrète, mais ça reviendrait à abandonner Liv avec ces deux imbéciles, et ça il en est hors de question. Elle campe sur ses postions à ses côtés, bien décidée à les empêcher de lui envoyer de la poudre aux yeux pour mieux la baratiner.