✩ écrasée contre toi.

— don't tell anyone, or you'll be just another regret.
01. famille unie, famille aimante, t'as vu le jour dans un monde merveilleux, amour, argent, parents, tout te souriait, c'était comme si tu étais le centre du monde, l'enfant tant attendu, petite tête blonde désirée, tu faisais le bonheur de tes parents et ils faisaient le tien. 02. l'argent coulait à flot comme une fontaine fait couleur son eau, ta famille était riche, presque puissante grâce à l'argent, l'argent ne fait pas le bonheur certes, mais ça donne le pouvoir, tu l'as constaté, tes parents étaient puissants, redoutables et redoutés, toi, tu n'étais qu'une enfant, petite ballerine petite princesse, tu vivais ton enfance en toute insouciance, loin de te douter de la face cachée des tiens, tu pouvais pas savoir, encore aujourd'hui tu ne sais que ce qu'on raconte. 03. tu étais l'enfant modèle, danseuse étoile passionnée, princesse au rire cristallin, fille à papa, fierté de maman, tu avais tout, une chambre de la taille d'un appartement, des tonnes de jouets inutiles qu'on t'offrait comme pour te noyer dans un monde idéal loin de la réalité. 04. ton père était scientifique, un brillant chercheur dans un puissant laboratoire du pays, ses recherches secrètes, ses patrons les pires crapules, mais il faisait ce qu'il aimait, il était heureux, tu te souvient bien de lui, il était le meilleur pour toi, joueur, farceur, ses blagues débiles tu t'en souviens, tu te rappelle quand il venait te chercher à l'école ou à la danse, vos chants dans la voiture, tes soirées dans son laboratoire à la maison, lui qui t'explique son monde, et toi qui l'observe en silence, les yeux pétillants, tu l'aimais ton père, t'étais fière d'être sa fille, tu l'adulais, tu l’idolâtrais, et il te le rendait bien, toi sa fille chérie. 05. ta mère était avocate, heureuse mais malheureuse, tu n'as jamais vu son malheur mais tu en a vu les échos, elle buvait plus qu'elle ne devait, se droguait avec des cachets et souvent, elle te disait qu'elle était malade, parfois méchante mais plus souvent aimante, tu ne voyait que sa bonne humeur, et même si des fois elle t'envoyait dans ta chambre dans des cris, tu ne te souviens que des rires ensemble, de ses câlins, des ses histoires pour t'endormir, tu as refoulé ses défauts, gardant que ses qualités parce que tu la pensait vraiment malade. 06. gosse de riches, oui, c'était le cas, mais le luxe n'était qu'une façade, qu'un mensonge de plus dans cet univers qui a ruiné ta vie, aujourd'hui tu le sais, tout cela était faux, le bonheur, la joie, l'argent, tout ça c'est arrêté un beau jour, balayant tout, la malheur à frappé, emportant ta vie, ton passé et brisant ton futur en mille morceaux. 07. trahison, mensonge, secret, pouvoir, découverte, tu ne sais pas trop ce que c'était, mais l'une de ces choses est la cause, la cause qui à fait tuer ton père dans un accident de la route, sa voiture à plongé d'un pont, il devait venir te chercher à la danse car ta mère t'avait une fois de plus oublié, mais il n'était jamais arrivé, à sa place ce fut la police, et le cauchemar qui suivit. 08. ton père fut salit, traîné dans la boue, cible idéale, les morts ne peuvent se défendre, un traître, un voleur, tout ce qu'ils voulaient il l'en accablaient, la police est venue chez vous, elle a tout prit, ses recherches, ses ordinateurs, l'argent, la maison, laissant ta mère sans rien, seule, avec toi sous le bras, fauchées, vous vous êtes retrouvé dans un logement social, descente aux enfers. 09. aujourd'hui, t'es parti, du moins tu n'es pas loin, tu as quitté l'appartement, laissant ta mère avec ses démons, l'alcool, la drogue, ses amants qui s’enchaînent, le nouveau encore plus menteur que le précédent, tu supportais plus ça, alors tu vis dehors, t'as trouvé un coin tranquille, isolé, au moins t'es seule et tu survis. 10. ta vie de luxe n'est plus, elle n'existe plus, t'as plus rien mais ça personne ne le sait vraiment, le drame de te famille est passé entre deux gros titres, ton père mort, ta mère alcoolique et toxico, toi qui vit dehors, personne ne le sait, tu joues la comédie, ment comme tu respires, tu voles ici et là, des broutilles sans intérêt, un peu d'argent qui traîne, tu ne veux nuire à personne, tu veux simplement survivre, te payer repas chaud et de quoi garder la face. 11. tu vas toujours au lycée, mais le privé et devenu public, tes amis sont toujours là, tu les voit moins qu'avant, tu en a des nouveaux, mais aucun ne sait, aucun ne se doute, tu n'invites personne chez toi, détourne la conversation quand on te demande ton adresse ou autre chose, chaque jour tu fais semblant d'aller à ton ancien quartier et tu fais demi tour dans l'ombre pour retourné dans ta cachette. 12. tu as une amie, une femme de l'âge de ta mère, gérante d'un pressing, elle a vu en toi comme dans un livre ouvert, tu venais la voler, lui prendre des vêtements propres, elle t'a offert un job, quelques heures par semaine, après tes cours ou le week-end, elle ne dit rien, ne te demande pas de lui raconter, elle sait, tu sais pas comment, tu sais pas si elle sait vraiment, mais elle t'aide, elle veut que tu t'en sorte, mais toi tu es trop renfermée pour lui faire confiance. 13. la petite fille enjouée, la petite danseuse qui rêvait d'être étoile, la petite princesse, tout cela est terminé, oublié, tu as tout enfouit, aujourd'hui tu n'es qu'une jeune femme courageuse qui fait ce qu'elle doit faire, tu n'as plus peur de rien, tu te bat, tu ment, tu voles, tu fais ce que tu dois faire, tu n'as plus aucune confiance envers l'homme, tu caches ton chagrin, tu souris, tu joues une comédie à la perfection, tu évites les ennuis le plus possible, tu restes discrète, invisible, on te remarque pas, on te voit plus, t'es comme le vent maintenant. 14. tu vois encore ta mère, très peu, seulement pour aller te doucher chez elle, pour manger quand tu n'as plus rien, tu la déteste pour ce qu'elle est devenue, ce n'est plus qu'une épave, et elle te déteste tout autant car tu ressemble à ton père. 15. tu es fermé sur toi même, tu fais confiance à personne, tu dors dehors, tu vis avec rien, tu survis plus que tu ne vit, ton malheur est caché, très bien caché, trop bien peut-être car personne ne se doute de quoi que ce soit, t'es bonne comédienne, excellente menteuse, et surement très maline pour ne pas te perdre dans ton ça.