c'est toi //jarty post-rupture de dana

Il se retourne, lui fait face, et elle peut voir la douleur sur son visage alors qu’il pose la main sur sa joue. Elle le laisse l’embrasser, retrouve cette tendresse, cette douceur qu’il lui a fait découvrir la veille, et elle sent l’incendie en elle s’éteindre petit à petit, ne laissant place qu’à la douce chaleur des braises. Elle l’écoute alors qu’il cherche à la rassurer, ses mots comme un baume apaisant sur son cœur écorché vif. Elle plonge son regard dans le sien alors qu’elle essaie de le comprendre, de se mettre à sa place, d’intégrer ce qu’il lui propose. Une part d’elle le voit encore comme une menace, se demande s’il sera vraiment capable de séparer sa vie de leur bulle, si elle en sera elle-même capable... Elle a envie de le croire, elle aimerait pouvoir le rassurer mais n’est pas encore capable de trouver les mots pour le faire. Elle n’a jamais été autant frustrée de ne pas savoir s’exprimer. Alors elle essaie de se faire comprendre à travers la douceur de ses baisers quand il vient capturer ses lèvres.

Elle remarque en même temps que lui les traces de sang sur le sol, sans comprendre d’où elles peuvent venir. Jusqu’à ce qu’il la prenne dans ses bras. Elle s’accroche à lui, par souci du poids sur sa prothèse, ne cherche même pas à se débattre. Au contraire, elle vient nicher sa tête au creux de son cou, ferme les yeux alors qu’elle se sent à bout de force. « Tu m’épuise... » Un soupir, loin du reproche. Une simple constatation alors qu’elle est comme vide de toute forme d’énergie, pas vraiment habituée aux ascenseurs émotionnels. Il l’emmène jusque dans la salle de bain, l’assoie au même endroit que la veille alors qu’il plonge son regard dans le sien, en attente de sa réponse. Elle le regarde, essaie de mettre ses idées au clair, se refusant à répondre trop vite. Elle encadre son visage de ses mains, caresse sa joue de son pouce, doucement, alors qu’elle se pose la question à elle-même. Est-ce que ça lui conviendrait, cette situation ? Continuer à rester dans l’indifférence au lycée, à mener leur vie chacun de leur côté pour le reste du monde, et en même temps partager cette bulle à deux, leur bulle, remplie de douceur et de tendresse à n’en plus savoir que faire, comme deux tourtereaux qui verraient le monde avec des cœurs à paillettes dans les yeux ? Ça lui semble si éloigné de ce qu’elle est au fond d’elle - de ce qu’elle pense être - qu’elle n’est pas sûre de pouvoir en être capable. Et en même temps... Elle laisse son pouce glisser sur ses lèvres, pose son front contre le sien en fermant les yeux. Elle sent bien qu’il lui pose un ultimatum, que sans ça, il ne restera pas, qu’il prendra la fuite et l’abandonnera à son monde d’avant qui lui paraît bien froid maintenant qu’il est venu y mettre le feu. Elle ne se sent pas prête à se passer de sa chaleur, et si ça veut dire faire ce compromis, ce tout petit compromis... elle doit pouvoir faire un effort. « Je crois que... Oui. Ça me conviendrait. » Elle l’embrasse, comme pour sceller ce pacte qu’ils viennent de passer. Espère qu’ils arriveront à s’y tenir dans l’avenir. Elle se décroche d’à peine quelques centimètres. « Regarde sous l’évier, il doit y avoir une trousse de premiers soins. » Elle espère ne s’être pas entaillée les pieds au point de ne pas pouvoir courir. Elle risque d’en avoir réellement besoin dans les jours qui viennent, histoire de remettre de l’ordre dans sa tête.

La tension est grimpée si vite dans la pièce. Tu ne t’expliques pas pourquoi la situation a dégringolée comme ça. Tu aimerais revenir en arrière. Tu as bien entendu les mots d’Artémis, mais elle est tellement loin de la vérité. Tu n’as jamais eu l’intention de joué avec elle. Avant de faire sa connaissance tu ne voulais qu’une chose, sincèrement, tu voulais vivre une histoire d’amour normale avec Dana, sans de haut passionné, sans de bas destructeur. Elle avait brouillé toutes les cartes. Tu es dos à elle, la main sur la poignée de porte, prêt à partir quand tu entends ses bras. Elle te parle, les mots te percutent l’un à l’un. Lentement tu te retournes pour lui faire face, tu vois des larmes qui coulent sur ses joues et c’est tout ce qu’il te faut. Ta colère s’envole, d’abord parce que tu es comme ça. Tu ne restes pas furieux longtemps et c’est sans doute pour ça que tu as attendu Parker après votre rupture ; toi tu l’aimais toujours et tu étais prêt à continuer. Le schéma se reproduit. Ses yeux rougit par des larmes te touchent. Elle ne veut pas que tu partes. Ta main lâche la poignée et reprend sa place sur sa joue et tu l’embrasses doucement. « Je n’ai jamais joué avec toi. » Tu éloignes ton visage, gardant ta main sur sa joue. « Arty. Je ne veux pas que tu sois en cage, je te les dis. Ça me convient, mais ça. » Tu faisais référence à son rejet délibéré dès le matin. « C’est non, ça ne fonctionnera pas pour moi. Je serais capable de bien des choses pour toi, mais quand nous sommes ensemble, nous le sommes. Je ne veux pas de règle, pas de limite, je ne veux rien. Quand je suis avec toi, c’est toi et moi jusqu’à la fin. Il ne doit pas existé un deadline. » Tu captures ses lèvres, tu ne veux plus les quittées. « Je ne te demande pas de me sauter au cou au lycée. Je ne te demande pas de dire que tu as un petit ami. Je ne te demande pas de venir à la maison pour des présentations officielles. » Tu peux attendre pour ça, s’il faut que ça prenne toute la vie et bien ça prendra toute la vie. « Notre bulle, ensemble. Le reste du monde, c’est autre chose. » C’est le compromis que tu veux lui offrir. Tu ne veux plus vivre sans elle, tu ne veux plus qu’elle croit qu’elle est seule dans ce monde. Tu es là maintenant et tu le seras jusqu’à la toute fin. Tu l’embrasses une dernière fois et en ouvrant les yeux tu remarques qu’elle saigne et tu regrettes. « Oh merde. » Sans attendre une explication , sans rien, tu glisses ton bras sous ses genoux et de ta prothèse sur maintiens son dos. Tu la soulèves, comme un couple de jeunes mariés et tu l’emmènes dans la salle de bain, là où la veille vous aviez aussi fait l’amour avec une lenteur et une douceur… le simple souvenir te provoque un long frisson. Tu l’installes sur le comptoir, tu la regardes nouveau dans les yeux. « Est-ce que c’est quelque chose qui te conviendrait ? » Tu espérais qu’elle accepte, toi, tu ne lui offrirais pas moins et l’idée qu’elle refuse te paralysait complètement. Ce curieux statut de couple ouvert était ton unique offre…

Comme il le dit si bien, elle ne réalise pas. Tout ça, c’est encore beaucoup trop nouveau pour elle, et elle a du mal à se dire qu’elle est encore ancrée dans la réalité, qu’ils sont réellement là, tout les deux, et que ce n’est pas un monde parallèle. Elle ne réalise pas, et en même temps elle commence à s’en rendre compte, à comprendre certaine chose. Comme elle n’aurait jamais cru qu’il serait capable de se montrer violent physiquement envers qui que ce soit. Et pourtant, son poing avait bien fini dans la gueule de Lip quand elle était sortie de sa chambre. Elle ne sait pas encore où tout ça les mènera, mais elle peut déjà sentir que ce ne sera pas sans embûches, qu’il pourrait lui réserver encore quelques surprises sur la route, et elle ne sait pas encore comment elle les accueillera. Alors elle préfère reléguer toutes ces questions au fond de sa tête, dans une petite boîte fermée à double tour, qu’elle ne compte pas rouvrir de sitôt. Car si elle le fait, ce serait comme ouvrir la boîte de pandore, et elle sait qu’elle finirait par le fuir. Ou qu’il la laisserait. Car si elle est prête à accepter de garder leur bulle, elle sent déjà qu’il risque d’avoir des attentes beaucoup plus élevées que ce qu’elle sera prête à lui offrir. Que ce soit aujourd’hui, comme dans dix ans. Il y avait des choses sur lesquelles elle ne changerait pas d’avis, et elle pouvait sentir que ça risquerait de poser problème un jour… mais pas maintenant. Aujourd’hui, ils étaient encore jeunes, et elle comptait bien profiter de la vie, jour après jour, sans penser à l’avenir. Profiter de l’instant présent, de sa présence à ses côtés, de sa peau contre la sienne tant qu’elle le peut. Se consumer jusqu’à n’être plus qu’un tas de cendres.

Il s’occupe de ses coupures et elle se laisse faire, peu habituée qu’on s’occupe d’elle avec autant de douceur. Elle laisse échapper un soupir de soulagement quand il lui dit que ça a l’air d’aller. Si les coupures sont peu profondes, elle devrait vite se remettre, et pourra continuer à aller en athlé. C’est tout ce qui compte. Parce que sans cet exutoire, il lui aurait fallu en trouver un autre. Elle se laisse faire alors qu’il la prend dans ses bras, encore. Elle pourrait finir par y prendre goût. Une fois dans son lit, elle vient se coller contre lui, laisse son bras se refermer autour d’elle. A croire qu’ils sont incapables de rester plus de deux minutes séparées l’un de l’autre. Tout ce qui lui donnait la nausée jusqu’à présent. Qu’est-ce qui avait changé pour qu’elle accepte ce genre d’attentions ? Pour qu’elle en redemande ? Qu’est-ce qu’il lui avait fait ? Il avait dû la droguer. Ou l’ensorceler, au choix. Mais ce n’était clairement pas normal pour elle. Et pourtant, ça lui venait de façon si naturelle. Queenie. Ce nom qui sonne si différemment de ce qu’elle a l’habitude, quand c’est de ses lèvres qu’il s’échappe. Il pose ses lèvres sur son front, et elle lève les yeux vers lui. Elle le regarde, se dit qu’elle pourrait dire quelque chose, mais elle n’a pas de mot. Elle ne les connait pas encore. Alors elle s’exprime comme elle sait le faire, essaie de lui faire comprendre à quel point il chamboule tout en elle par ses lèvres sur les siennes. Elle sourit à sa remarque. S’il savait l’effet qu’il lui faisait, à elle. A quel point il pouvait la rendre dingue, sans qu’elle ne comprenne pourquoi. « Je sais. » Très loin de ce qu’elle ressent, mais ce sont les seuls mots qui lui viennent. S’il a fait du ménage sur son passage, toutes ses barrières sont encore loin d’être tombées. Elle l’embrasse à nouveau, et elle pourrait rester comme ça pendant des heures. Elle laisse ses mains parcourir son corps, son visage, comme pour enregistrer le moindre détail, des fois qu’il se déciderait à l’abandonner à nouveau. Alors est-ce qu’elle veut le laisser partir ? « Non. » Et comme si elle avait peur qu’il décide quand même de fuir, elle roule sur le côté, vient s’allonger sur lui, comme pour le coincer là. « Reste. » Et elle peut sentir son désir pour elle, alors qu’elle l’embrasse à nouveau, que ses mains viennent caresser le dos de la blonde. Elle pourrait faire ça toute la journée.