bad child :: korbhen

there must be something strangely sacred in salt
it is our tears and in the sea.

l'épaule heurte, en rencontre une autre sans faire attention, et dans un réflexion instinctif quoiqu'alcoolisé -comme la plus de ses soirées maintenant- lyes lève les mains. ça vaudra pour pardon silencieux, additionné à j'ai pas fait exprès et toutes ces excuses qu'il débite en temps normal. la baraque est luxueuse, le public légèrement plus âgé que lui, mais pour ce que ça lui importe, il joue l'indifférence morne. aucune de ces soirées ne parvient à déclencher l'étincelle ou quelque chose approchant, l'envie de vivre relativement terne -quoique pas encore disparue, c'est toujours ça- il se fait touriste et spectateur de fêtes où il croise des visages connus sans même vraiment désirer les voir. le regard trop flou, le visage dont l'expression oscille entre neutralité et tristesse aléatoire qui l'alourdit. des gamins trop friqués, des fringues hors de prix et un salon qui a lui seul vaut sans doute pour sa maison, il a du mal à définir pourquoi il continue d'écumer des fêtes pareils, tout ça pour échanger quelques mots, trois tapes dans le dos, refuser des beer pongs et finir par regarder les autres s'amuser comme s'ils risquaient de mourir demain. la musique l'assomme, il abandonne sa bière – troisième ? quatrième ? aucun souvenir du décompte- il décide de partir en quête d'espaces plus feutrés dans la demeure, pour respirer une dizaine de minutes et juger s'il ferait mieux de rentrer chez lui. il remonte le couloir, cherche à fuir la masse de pseudo jeunes adultes – plus proches d'animaux ?- finit par pousser une porte au hasard et s'offrir un sursaut nauséeux en tombant sur un remake cheap de porno bourré. heurté d'une vision qu'il n'avait pas prévu il bat brutalement en retraite et dans le mouvement de recul son dos heurte quelqu'un. soirée qui tient sa promesse de difficultés. hébété, entre surprise et dégoût entre présent il fait volte-face pour découvrir un visage strictement inconnu, sonder avec perplexité quelqu'un qui semble plus vieux que lui. "je suis désolé je—." le frisson de dégoût parcourt la longueur de son échine, l'image encore imprimée sur la rétine. "quoique tu cherches, cette porte c'est risqué." il plaisante, ou tente du moins cette approche, sans s'étonner de trouver quelqu'un seul comme lui écarter du centre de l'activité de la maison. le regard glisse, cherche un semblant d'explication, même si sa présence ici ne le regarde pas. de désastre en désastre il finit par apprécier une rencontre singulière au détour d'une maladresse qui laisse entrevoir à quel point sa sociabilité reste entière malgré sa morosité latente depuis des mois. "c'est quoi ton excuse à toi pour fuir le salon ? moi je cherchais un peu de calme et … c'est pas exactement ce que j'ai trouvé."

@korbhen hogan