she asks me light a fire like i'm morrison (arty)

Les verres s’enchaînent, et ce n’est pas pour lui déplaire. Artemis profite de cette soirée improvisée pour se noyer et oublier. Oublier que Jules et elle sont en froid depuis la dernière soirée où elle a trop bu – elle aurait pu en tirer des leçons, mais apparemment non. Oublier que Liv et elle sont en froid également, après qu’elle lui ait planté non pas un, mais deux couteaux dans le dos – qu’on lui décerne l’oscar de la meilleure amie already. Oublier sa relation plus que précaire avec son demi-frère. Oublier sa solitude, enfin. Parce qu’elle aura finalement réussi à faire fuir les deux seules personnes au monde qui semble sincèrement avoir un minimum d’affection pour elle, assez pour pouvoir s’inquiéter de ce qu’elle peut faire ou non. Enfin, ça, c’était avant. Car aujourd’hui, elle mettrait sa main à couper que Jules et Liv préfèreraient l’un comme l’autre la voir morte que la voir tout court. Alors c’est seule qu’elle a décidé de sortir ce soir, prête à se laisser porter par ce que la soirée aura en réserve pour elle, prête à prendre les pires décisions et à foncer dans le mur la tête la première s’il le faut. L’autodestruction à l’état pur, puisqu’apparemment elle ne sait faire que ça. Lorsqu’elle arrive sur place, elle met un point d’honneur à laisser tous ses problèmes à l’entrée, noie ses relents de conscience sous les verres d’alcool qu’elle enchaîne à la vitesse de l’éclair, jusqu’à atteindre cet état d’ébriété léger, suffisant pour ne plus penser, mais l’esprit encore assez clair pour savoir marcher droit. Juste de quoi se sentir joyeuse et profiter pleinement des possibilités qui s’offrent à elle. Elle papillonne de pièce en pièce, de bras en bras le temps d’une danse ou d’un baiser volé, à la recherche de celui sur lequel elle jettera son dévolu dans ce besoin de savoir qu’elle a encore cette capacité à obtenir ce qu’elle veut des hommes, dans un besoin de regagner un peu de contrôle dans sa vie qui semble lui échapper ces derniers temps. Elle a besoin d’être aux commandes, de reprendre les rênes de son existence en main, même si ça passe par finir dans les bras du premier venu ou presque. Assise dans un coin alors qu’elle attrape un verre, elle le repère, assis sur le canapé un peu plus loin, observe sa proie de loin. Monroe, à la réputation à peu près aussi gonflée que la sienne. A match made in hell. Elle sait qu’il bave sur Ellie depuis des années, et ça ne le rend que plus intéressant. Artemis sait parfaitement que tout ce qui se passera à cette soirée remontera aux oreilles de la brune, et elle ne peut s’empêcher de se réjouir en secret à l’idée de l’emmerder. Elles ont toujours été amies, certes, mais elle est loin d’accorder la même importance à l’avis d’Ellie qu’à celui de Liv. Aussi calculatrice l’une que l’autre, à vouloir toujours être au sommet de la pyramide, elle ne peut s’empêcher de saisir l’opportunité de porter un coup bas à sa rivale. Elle fixe sa victime sans aucune gêne, jusqu’à ce qu’il la remarque, et le joint proposé n’est pas pour lui déplaire. Elle se lève de son siège, vient se poser à ses côtés sur le canapé en glissant ses jambes sur les siennes avec nonchalance alors qu’elle prend ses aises, attrape le blunt qu’il lui offre pour tirer une première latte, sourire aux lèvres. « Qu’est-ce que tu fais là tout seul, Monroe ? Tu t’ennuies ? » Elle arque un sourcil, alors qu’elle pense déjà à toutes les façons dont ils pourraient s’occuper pour passer le temps.