stairway to heaven ;; artemis

Elle s’est donnée à fond pour cette compétition, et ça a payé. Il faut dire qu’elle avait de l’énergie à revendre, ces derniers temps. Elle qui n’avait pas l’habitude qu’on lui dise non, entre Sander qui l’avait rejetée comme un malpropre, sans aucune raison, comme ça, alors qu’il était loin de la trouver si indésirable quelque jour plutôt, et Jules avec sa pseudo rupture dans le placard à balais, tout ça parce que monsieur était incapable de contrôler ses pulsions, avait peur de perdre le contrôle et de blesser sa précieuse Dana. Elle le détestait de l’avoir laissé comme ça sur sa fin, après… Elle ne voulait même plus y penser. Chasser ce souvenir de sa tête, de son esprit, de son corps, c’est tout ce qu’elle désire. Alors elle avait couru comme jamais elle n’avait couru, comme si sa vie en dépendait. Et elle avait écrasé ses adversaires. Elle avait réussi à se vider la tête l’espace de quelques minutes au moins, s’était laissée enivrer par la victoire, par les ovations de la foule, par l’euphorie de son équipe, complètement shootée aux endorphines. Elle avait été incroyable, et elle en avait conscience. Rien que d’avoir pu courir aussi bien sous le nez de Sander alors qu’il était assis comme un con sur le banc, ça avait été jubilatoire. Mais l’adrénaline était bien vite retombée lorsqu’elle était rentrée chez elle, et elle avait besoin d’une distraction, maintenant plus que jamais. L’invitation de Lip était tombée comme une réponse à ses prières. De la musique, de l’alcool, des mecs. Le cocktail parfait pour se sortir l’autre connard du système. Elle file sous la douche, laisse l’eau bouillante délasser ses muscles endoloris par l’effort, prend son temps pour se préparer. Hors de question qu’elle passe pour la fille qui n’a que ça à faire de sa soirée en arrivant à l’heure. Elle avait toujours été de celles qui arrivaient en retard, par principe. Se laisser désirer, provoquer l’attente, le manque, voir la colère. Tant qu’elle ne laissait pas indifférente, ça lui allait.

Elle se pose sur un canapé en arrivant, un verre à la main. Elle en profite pour scanner la pièce, les visages présents, à la recherche d’une proie sur qui jeter son dévolu ce soir. Elle boit son whiskey d’une traite, pour tuer son ennuie. Elle se sent vide, emplie seulement de sa rage pour ces deux imbéciles qui ont osé la repousser. Un corps vient s’asseoir à côté d’elle. Elle tourne la tête vers lui, se retrouve nez à nez avec l’hôte de la soirée. Une proie comme une autre, qui a le mérite d’être plutôt agréable à regarder. Elle lui tend son verre avec un sourire enjôleur. « Merci. On les a bien écrasés. » Elle sait qu’il a la haine de ne pas avoir pu participer. Pour ça, il est comme elle. Il aime gagner, être le premier, équipe ou pas, et elle ne peut pas s’imaginer à sa place, le cul collé à un banc pendant que la partie se joue sous ses yeux. « Facile à dire maintenant qu’on a gagné. La prochaine fois, vous y penserez à deux fois avant de vous taper sur la gueule. » Le tout avec le sourire, évidemment. Elle aime ça, remuer le couteau dans la plaie, tester les limites des gens, les pousser dans leurs retranchements, pour voir ce qui se passera. Jouer avec le feu, c’est son truc. Elle avait réussi à faire fuir Jules, comme ça. « Non, je ne suis pas vraiment du genre à m’attacher assez pour m’encombrer d’un copain. » Elle plante son regard dans le sien, parfaitement consciente qu’il n’a pas poser la question par hasard. Elle se tourne un peu plus vers lui, croise les jambes, laissant sa jupe remonter un peu plus haut sur ses cuisses. « Et toi ? T’es seul ce soir ? »

« Parce que ça lui arrive de briller par autre chose que ses capacités à la course ? » Artemis, rancunière ? A peine. Elle ne peut qu’aller dans son sens, encore en rage suite à son altercation avec Sander. A défaut d’avoir pu se venger pour l’instant, elle a trouvé ça jubilatoire de pouvoir courir sous son nez alors qu’il était coincé sur son banc, à côté de celui-là même avec qui il s’était battu. Elle ne savait pas comment ils en étaient arrivés là, et dans le fond elle s’en fout. Tout ce qu’elle sait, c’est que Lip n’y va pas par quatre chemins, et ça lui va. Enfin un avec qui elle est sur la même longueur d’onde. « J’espère que t’en as profité. » Plus que Sander. Elle boit une gorgée de whiskey, lui lance un regard rempli de sous-entendu. A quoi bon jouer les filles innocentes quand ils savent très bien tous les deux ce qu’ils veulent ? Elle n’est pas vraiment du genre à se faire désirer, titiller les mecs en leur faisant croire qu’ils doivent faire des efforts pour l’avoir, qu’elle n’est pas une fille facile, voyons. Alors que dans le fond, ces filles ne rêvent que de ça. Artemis à le mérite de s’assumer, dans ses désirs comme dans ce qu’elle est au fond. Si elle veut quelque chose – ou en l’occurrence quelqu’un – elle ne prend pas quinze mille détours, ne s’amusent pas à passer par les petites routes de campagnes parce que c’est soi-disant plus joli. Non, elle prend plutôt l’autoroute, pied au plancher. Elle lève son verre pour saluer son trait de philosophie, hoche la tête en signe d’approbation. « Cheers to that. » Elle finit son verre cul sec, savoure la brûlure au fond de sa gorge avant de lui tendre pour un nouveau refill. Elle laisse l’alcool embuer doucement sa pensée, juste assez pour faire disparaître petit à petit cette histoire de placard. Le souvenir est encore trop présent à son goût, vient lui parasiter le cerveau. Encore un verre ou deux, et le Lancaster devrait finir par s’envoler en fumer. Du moins, c’est ce qu’elle espère. Lip la ramène à l’instant présent par le contact de ses doigts sur sa cuisse. Un sourire enjôleur vient étirer ses lèvres alors qu’elle pivote, allongeant ses jambes, toujours croisées, sur ses genoux, alors qu’il se rapproche doucement, lui fait part de son propre rituel post-victoire alors que ses lèvres se baladent sur la mâchoire de la blonde. Elle plante son regard dans le sien, allumeuse au possible, comme elle sait si bien le faire, le sourire aux lèvres. Laisse ses doigts glisser le long de son torse à moitié découvert. « A croire que tu lis dans mes pensées. » Elle vient capturer ses lèvres, se fait langoureuse, lui donnant un avant-goût de ce qui l’attend, avant de rapprocher ses lèvres de son oreille, restant sur le ton de la confidence qu’il a lui-même installer entre eux. « Après, à toi de me dire si l’hôte de la soirée peut s’absenter sans manquer à ses invités… » Non pas qu’elle en ait quelque chose à foutre de tous ces ados à l’état d’ébriété déjà bien avancé. Et elle espérait que lui non plus, mais après tout, c’était sa maison, et il voulait peut-être garder un œil sur ce qu’il pouvait se passer, histoire de minimiser les dégâts. Auquel cas elle se trouverait une autre victime.

Sur sa nuque, la réponse de ses lèvres contre les siennes lui suffisent pour savoir qu’elle ne s’est pas trompée dans son choix. Elle finira avec lui ce soir. Pas l’ombre d’un Sander en vu pour les interrompre ce coup-ci, avec ses crises de jalousie. Si elle avait des doutes jusqu’à présent sur le positionnement de Lip, ils s’envolent bien vite lorsqu’il l’invite à visiter sa chambre. Elle lui répond par un sourire carnassier alors qu’il lui saisit la main. Elle se laisse guider alors qu’ils se faufilent à travers la masse de corps intoxiqués jusqu’aux escaliers, que personne ne semble gravir. Comme un interdit pour le commun des lycéens, qu’ils s’apprêtent eux-mêmes à franchir. Les avantages de flirter avec le maître de maison. Elle jette un œil sur les têtes présentes, se ment à elle-même en se convainquant que ce n’est que par pure curiosité, alors qu’au fond, elle cherche à savoir s’ils sont là, ces deux imbéciles qui ont eu l’audace de la frustrer. Quoique, si elle est honnête avec elle-même, c’est surtout l’estropié qu’elle cherche. Pouvoir lui jeter sa désinvolture à la gueule, lui prouver que ce baiser ne signifie rien pour elle, qu’elle l’a déjà oublié, que vraiment, pas de quoi monter sur ses grands chevaux et prendre des mesures aussi radicales. Mais la blonde n’a jamais été du genre à voir les choses en face dans le domaine sentimentale. Comme une allergie aux émotions, c’en est presque épidermique. Elle entre dans sa chambre, se laisse aller contre lui alors qu’il vient poser ses mains sur ses hanches. Sander. Vraiment ? Elle va finir par croire qu’il n’est pas au clair avec lui-même finalement. Elle serait presque tentée de le provoquer sur le sujet, se retient de justesse. Vu la violence dont il a fait preuve envers l’autre, elle n’est pas sûre que ce soit la meilleure des idées. Elle a des tendances suicidaires, certes, mais elle a aussi fait exploser son quota de frustration récemment, et il est hors de question que la dose prenne encore de l’ampleur. Elle décide de la jouer plus sage, s’en prend à Sander plutôt qu’à Lip. « Oh non, il était bien trop à sa jalousie pour quoi que ce soit... » Ne pas froisser Lip, mais plutôt ses draps, c’est ça qu’elle attend de cette soirée. Le deal ? S’il a cru qu’elle allait se mettre à lui raconter sa vie, il se fourre le fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Elle ne lui dira pas qu’elle cherche juste à provoquer. Provoquer Sander. Provoquer Jules. Provoquer tout ces connards qui la traite de pute, tout ça parce qu’elle ne joue pas les prudes, les saintes-nitouches, quand ils sont les premiers à courir les filles, à changer de lit tous les soirs, peu importe à qui sont les cuisses qui s’écartent tant qu’ils peuvent y vider leurs bourses. « On va partir sur indépendante et libre. » Et si par la même occasion, ça peut en rendre fou certains, elle aura gagné sur tous les fronts. Elle se tourne face à lui, la distance entre eux quasi inexistante alors qu’elle laisse ses doigts glisser sur son torse, lève les yeux vers lui, prédatrice qui se la joue proie, pour mieux faire succomber l’autre. « Et toi, Castel ? » Elle laisse ses lèvres glisser le long de sa mâchoire, se rapproche sensiblement alors que ses mains trouvent leur chemin sous sa chemise, jusqu’à sa ceinture. « C’est quoi ton deal ? Quelque chose à exorciser, ou simple goût du plaisir ? » Elle le laisse fermer la porte, rit avec lui à sa remarque. Pour tomber amoureuse, il faut avoir un cœur, non ? Membre inexistant chez la blonde, ou du moins qui n’exerce que ses fonctions les plus vitales. « Ça risque pas d’arriver, je te rassure. No offense, c’est pas contre toi, mais je fais pas vraiment dans le sentimental. » Elle n’avait jamais vraiment eu de petit copain officiel, et elle n’était pas prête de changer. La liberté, pouvoir faire ce qu’elle veux, quand elle veux, avec qui elle veux, selon ses humeurs, sans aucune attache à qui que ce soit, c’était tout ce qui comptait pour elle. Elle n’était pas prête à s’en défaire, encore moins pour un mec. Il la rejoint et elle vient à nouveau capturer ses lèvres, attrape le bas de sa chemise avant de la lui ôter. Elle plonge ses yeux dans les siens, une lueur taquine au fond des prunelles. « Toi aussi, essaie de pas craquer pour moi, et on devrait s’en sortir. » Elle pose une main sur son torse, le pousse jusqu’à ce qu’il tombe assis sur son lit, vient s’installer sur ses genoux, une jambe de chaque côté. Elle passe un doigt sous son menton, son visage à quelques centimètres du sien. « Maintenant qu’on est au clair, si on célébrait cette fameuse victoire ? »

« Tu as envie de venir ? » Tu es au téléphone avec Dana, un infime, une toute petite partie de toi espère qu’elle refusera. Tu la connais, elle va probablement le faire, même si cela remontait à quelques mois maintenant Dana refusait toujours de suivre dans les fêtes. Tu comprenais, vraiment. « Pas ce soir… Mais vas-y toi si tu veux. » Tu pouvais presque sentir dans sa voix qu’elle espérait que tu changes d’avis, mais tu n’en fis rien. Tu avais besoin d’être dans la même pièce qu’une autre en ce moment, simplement la voir, simplement la savoir pas trop loin. « Tu es la meilleure Danie. Je t’aime. » Tu raccroches rapidement avant qu’elle ne puisse rajouter quoi que ce soit. Tu te prépares rapidement, un coup de peigne dans ta tignasse redevenue blonde décolorée, ta marque de commerce. Tu ne l’avouerais jamais, mais depuis que Parker avait manifesté cette préférence tu n’avais pas hésité à prendre rendez-vous chez la coiffeuse. Vous n’étiez plus ensemble depuis près d’un an maintenant, mais son opinion comptait encore pour toi, plus que n’importe quelle autre opinion, malheureusement. Tu espérais sincèrement croisé le visage d’Artemis lorsque tu serais chez Lip. Ce n’était certainement pas pour sac-de-caca que tu te déplaçais à cette fête. Votre pseudo-amitié étant morte dans l’œuf, si tu allais chez lui ça serait pour autre chose. Tu finis de te préparer et tu hurles à ta famille que tu passeras la nuit chez Juliet, cette bonne vieille Juliet que tes parents adoraient tellement et dont tu n’avais plus de nouvelles des mois. Ils l’ignoraient eux. Tu continuais de te servir de ton alibis de prédilection. Tu embarques dans ta voiture, ta nouvelle Tesla que tes parents avaient fait légèrement adapté au niveau du volant. Tu pouvais ainsi donc conduire paisiblement. Tu rendre jusqu’au Castel te rendais légèrement anxieux. Serait-elle là ? Est-ce que toute cette mascarade en valait vraiment la peine ? Tu te gares finalement devant sa maison, tu entends la musique de l’extérieur. Un large sourire se forme sur ton visage alors que tu sors. Tu cherches à reconnaître des voitures familières. Tu avances dans l’allée et tu vois déjà des gens se lécher les amydgales avec autant de classe qu’un fond de poubelle. Ton regard se veut méprisant. Tu entres dans sa somptueuse demeure, parce que oui, il a beau avoir eu un sac de caca, il n’en demeure pas moins une des familles les plus friqués de cette petite ville et par conséquent, une belle baraque. Tu cherches des yeux un potentiel ami et tu as soudainement bien honte d’être venu jusqu’ici sans savoir qui y serait, si elle y serait réellement. Soulagement. Dans le bas de l’escalier tu croises une de tes connaissances et tu t’approches de lui. « Sandy. » Poignée de main amicale, salutation de base et formule de politesse faites, tu t’appuies contre le mur. « Est-ce que t’aurais vue Artemis par hasard ? Je dois lui transmettre un message. » Pourquoi aurait-il vu Artemis ? Pourquoi il la connaitrait d’ailleurs ? Tu es con Jules, vraiment demeuré quand tu veux. Tu es nerveux, encore. Tu ris jaune, un peu. Pourquoi tu chercherais Artemis toi-même ? La subtilité, ta force habituelle, te glissais littéralement entre les doigts à cet instant. Tu lèves les yeux vers le haut de l’escalier et une vision d’horreur se dessine devant toi. Artemis qui sort d’une chambre, puis la silhouette de Lip se dessine derrière elle. Ça ne te prend pas plus que ça pour saisir ce qui vient de se passé entre eux et tu es complètement enragé. Ton cœur se pompe dans ta poitrine, tu n’entends plus aucun son autour de toi et tous deviens un immense brouhaha. Tu vois les traces du rouge à lèvre dans son cou. Tu frétilles et tu ne saisis pas totalement ce qui se passe dans ton corps, mais tu enjambes les escaliers deux par deux pour te retrouver à leur hauteur. Tu plantes un regard furieux sur Artemis. Ça ne voulait donc rien dire pour elle, ce qui se passait entre vous ? Bel hypocrite Jules, alors que tu l’avais toi-même abandonné dans un placard pour retrouver ta petite amie. Tu serres les dents, tu te retournes et serre le poing gauche. Tu as ce sentiment de trahison, celui de l’infidélité, comme si elle n’avait pas le droit de se donner aux autres si tu ne pouvais pas l’avoir. Elle était ton jouet inaccessible et tu voyais la situation comme si personne ne l’aurait si ce n’était pas toi. Tu n’avais pas la réputation de batailleur de Nick, ni celle d’Hero et il est vrai que tes dernières batailles n’avaient pas été à ton avantage. À main nue, sans raison particulière, tu fallais pas grand-chose. Raison pour laquelle tu avais toujours une batte de base-ball dans ta voiture… Mais là tu sens une vague t’envahir et d’un geste rapide tu écrases ton poing dans sur la gueule de Lip. Tu lui en file un deuxième pendant qu’il est sonné. Ça avait sans doute de quoi surprendre un Jules sauvage qui attaque froidement sans raison. Personne ne sait, après tout, que cette blonde ta injecté une bonne dose de poison qui se répand partout dans ton corps.

Juste physique. Ils se sont mis d’accord. Et ça l’est. Purement physique, sans attache, sans sentiment pour venir brouiller les cartes. Plaisir partagé plus d’une fois, au rythme des basses raisonnant depuis le rez-de-chaussée, alors que la fête continue en bas. Elle reste allongée alors qu’il se lève pour se rhabiller, laisse l’adrénaline redescendre avant de s’étirer. Elle se lève, attrape ses fringues éparpillées, les enfile alors qu’il sort de la salle de bain, lui tend un verre d’eau. « Effectivement. » Elle descend le verre d’une traite, espère chasser le whiskey encore présent dans ses veines. Elle a bu trop, trop vite, et avec l’effort qu’elle vient de fournir, elle en a la tête qui tourne encore légèrement. Elle attrape sa jupe qu’il vient de poser sur le lit, lui offre un doigt d’honneur avec le sourire avant de se diriger vers la salle de bain. Elle se regarde dans le miroir, et en effet, elle a quelque retouche à faire si elle veut paraître potable. Son rouge à lèvre étalé, le mascara qui coule, et quant à ses cheveux… Elle attrape du papier qu’elle passe sous l’eau, essaie de rattraper les dégâts, le sourire encore aux lèvres. Du plaisir éprouvé, mais pas uniquement. D’avoir obtenu ce qu’elle voulait, après avoir essuyé deux échecs. De s’être prouvé qu’elle était encore capable de séduire, de prendre son pied sans penser au Lancaster – pas comme avec Murphy. Le faire sortir de sa tête, de son système, enfin. Même si ça ne dure pas, elle se réjouit du luxe de l’avoir fait disparaitre pendant quelques minutes. Elle passe une main dans ses cheveux, essaie de se recoiffer comme elle peu, remarque des traces dans son cou. Elle hausse les épaules, presque satisfaite pour une fois qu’un mec ait laissé sa marque sur elle. Une preuve de plus à agiter sous le nez des concernés, juste pour le plaisir. Elle ressort de la salle de bain, alors que Lip l’attend à la porte. Parfait. Pas de faux semblants, de je te rappelles balancés dans le vent pour la forme, et ça lui va. Elle finirait presque par l’apprécier. « Déjà lassé de ta propre fête ? » Plus une vanne qu’une vraie question, balancé avec le sourire alors qu’elle passe la porte. Ils ont à peine le temps de sortir qu’elle aperçoit quelqu’un gravir les marches à toute vitesse, se planter devant eux en l’assassinant du regard, et il lui faut un moment pour comprendre ce qu’il se passe. « Jules ? » Qu’est-ce qu’il fout ? Certes, une part d’elle espérait qu’il serait là, qu’il verrait tout, ne serait-ce que pour l’emmerder, pour remuer le couteau dans la plaie après qu’il l’ait lâchement abandonné dans son placard, lui montrer qu’elle ne risquait pas de l’attendre et qu’elle s’en sortait très bien sans lui. Mais elle ne s’attendait clairement pas à ce qu’il débarque et qu’il colle son poing dans la figure de Castel. « What the fuck ?! » Elle sent la haine monter en elle, qu’il puisse se permettre de jouer les mâles dominants quand il a clairement dit qu’il ne voulait plus d’elle dans sa vie, et en même temps, elle sent comme un tressaillement en elle qu’il en vienne aux mains pour ses beaux yeux, quand il est loin de faire le poids face à un Lip et ses deux bras. Elle encore sous le coup de la surprise, n’a pas le temps de réagir que voilà une deuxième silhouette qui les rejoints devant la porte. Sander. Seriously ? Alors que Castel n’a pas encore eu le temps d’enregistrer les poings de Jules, c’est le genou de Sander qui vient rencontrer son entrejambe. Elle n’entend qu’à moitié ce qu’il lui raconte, n’en comprends pas la moitié de toute façon, et n’a pas le temps de réagir que sa main vient trouver sa joue. La claque est violente, la prend par surprise, et c’est la goutte d’eau, le rappel à la réalité non désiré. Elle voit rouge alors qu’elle fusille Sander du regard, sa joue encore en feu. Tu me dégoûtes. Les mots résonnent dans sa tête et elle pourrait le tuer sur place. Jules disparaît de ses préoccupations alors que toute sa rage se dirige vers l’autre. Elle ne réfléchit même pas, serre le poing et le lance de toutes ses forces contre la mâchoire de Sander. « C’est toi le connard ! Tu te prends pour qui, sérieusement ? Tu comptes nous refaire une crise de jalousie à la con comme l’autre fois, c’est ça ?! T’es vraiment pathétique. Va te trouver quelqu’un qui veut de toi au lieu de t’acharner, c’est à vomir tellement t’as l’air désespéré. Qu’est-ce que ça peut te foutre que je me tape Lip, sérieux ? Et toi… » Elle se tourne vers Jules, ignore la remarque de Gray à son égard. La rage a repris le dessus, et elle compte bien passer une partie de ses nerfs sur lui aussi. Sa main part, s’écrase sur sa joue. « T’as cru quoi ? Que tu pouvais me laisser au fond d’un placard et débarquer pour jouer les mecs jaloux ? Je te rappelle que c’est toi qui m’as dégagée, alors tes états d’âmes, tu peux les garder pour ta précieuse Dana. » Le dégoût dans la voix alors qu’elle crache le nom de sa copine, comme si ça lui arrachait la gorge. Elle qui voulait les faire réagir tous les deux, elle n’aurait jamais pensé que les choses iraient si loin.